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AFRIQUE EN DANGER

Rejet de l’accord sur les céréales: Vladimir Poutine ignore et pénalise «ses amis» africains

Avec la fin de l’accord sur les céréales ukrainiennes, ce sont des dizaines de millions de personnes qui risquent la famine. Il n’y a qu’un seul coupable, et il est au Kremlin. Et ses derniers soutiens à l’international, notamment en Afrique, commencent à se rendre compte qu’ils ne sont que des pions, pour lui.

Crédit Photo : KM
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Vladimir Poutine, président de la Russie.

L'accord sur l'exportation libre des céréales ukrainiennes via la mer Noire était déjà en train de prendre l'eau ; Moscou a pris comme prétexte la nouvelle attaque sur le pont de Kertsch, en début de semaine, pour le noyer. C'est un manque à gagner conséquent pour les caisses de Kiev alors qu'il y a une guerre à mener, mais c'est aussi un signal très inquiétant pour les pays, au Moyen-Orient et surtout en Afrique, qui dépendent des importations de céréales de la mer Noire.

L’Initiative de la Mer Noire a permis à ce jour l’exportation de plus de 32 millions de tonnes, dont plus de la moitié à destination destiné à des pays à moyen et faible revenus (au sens de la Banque Mondiale). Elle avait permis de faire baisser les prix des denrées alimentaires de 23 %. Les exportations prévues par l’Initiative céréalière comprenaient des opérations humanitaires : des céréales offertes par l’Ukraine ou achetées dans le cadre de l’initiative humanitaire « Grain From Ukraine » lancé par le Président Zelenski en faveur des pays d’Afrique et d’Asie, ainsi que des cargaisons financées par la France via l’initiative Food and Agriculture Resilience Mission (FARM). 

Il y a un mois, le 17 juin 2023, une délégation de chefs d’Etat africains s’est rendue en Russie. Ils ont plaidé auprès de Vladimir Poutine pour la fin de la guerre en Ukraine, mais aussi pour le maintien de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, que Moscou menaçait de quitter. La présidence de l’Afrique du Sud avait notamment défendu par la voix de son porte-parole l’« importance des livraisons de céréales à l’Afrique pour atténuer l’insécurité alimentaire ». Le plaidoyer n’a manifestement pas été entendu, le Kremlin ayant annoncé, lundi 17 juillet, son retrait de l’accord signé en juillet 2022. 

Le non-renouvellement de l’initiative fragilise la sécurité alimentaire et la nutrition mondiale : la baisse des volumes de denrées et engrais exportés affecte d’abord les pays les plus vulnérables. Comme depuis le début de la guerre, avec l’Ukraine et les partenaires, la France, l’Union européenne apportent une réponse solidaire à ceux qui sont le plus affectés. Des chiffres édifiants: 38 millions de tonnes de céréales hors d’Ukraine depuis mars 2022, plus de 840 millions d’euros en 2022 ont été mobilisés à travers différentes aides alimentaires internationales, y compris en acheminant de l’engrais aux pays qui en ont le plus besoin.

Les pays africains, confrontés pour beaucoup à une forte inflation et à une difficulté croissante à nourrir leur population, importent une grande partie de leurs céréales de l’extérieur du continent. En face, Ukraine et Russie figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de blé, d’orge ou de maïs. La Banque africaine de développement (BAD) a estimé qu’en 2020, quinze pays africains sur cinquante-quatre achetaient plus de la moitié de leur blé auprès de l’un de ces deux pays.

LSI AFRICA avec AFP.

Commentaires (2)

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Derniers commentaires

SE
Samuel Dubois

Il est clair que cet article est très emprunt de partialité. Il faut lever l'équivoque grossier et grotesque qui consiste à dire automatiquement que l'Afrique est en danger parce que le blé ukrainien n'est plus exporté. L'Afrique du Nord fort probable et dans une moindre mesure quelques pays de l'Est en dehors de ceux-ci, ce n'est que de la propagande orientée qui vous fait faire sciemment cet amalgame en incluant toute l'Afrique. En Afrique Noire, le pays se mange certes, mais l'absence de blé ukrainien ne peut et pourra nullement être source de famine. La source de famine est et demeurera l'absence d'engrais russes pour nos champs de maïs, riz, coton, mil, sorgho, manioc, igname, patate douce, et autres matières premières. La véritable catastrophe c'est que l'Occident empêche la Russie de livrer des intrants en Afrique afin de l'affamer parce qu'elle ne lui a pas apporté son soutien dans sa cabale contre la Russie. Les guerres occidentales en Afghanistan, Irak, Libye... n'ont elles pas tué des humains ? Si mais diantre quelles ont été les sanctions auxquelles avez-vous été soumises ? Ce n'est d'ailleurs une des conséquences de ces stupides guerres qu'est la résurgence et le renforcement des mouvements djihadistes au sahel ? Diantre, qu'on cesse de prendre les Africains pour des idiots incapables d'analyser l'évolution du monde, d'appréhender les choses et opérer des choix. En somme, Occidentaux, laissez les Russes livrer leurs blé et surtout intrants en Afrique ce qui est crucial. Pourquoi les pays européens frontaliers et soutiens de l'Ukraine s'opposent-ils au blé ukrainien sur leur sol? Il n'y a que l'Africain qui n'a pas d'intérêts et qui ne peut opérer de choix.

HS
Hamidou

Je ne suis pas d'accord avec le titre de ce article.Les millions de tonnes de céréales fourni par l'Ukraine,le tiers de ces tonnes n'arrivent pas en Afrique.Ces même occidentaux les détournés a des fins je ne sais quoi.Le peux qui arrive en Afrique avec des prix exorbitants.La Russie ne fait pas du mal aux Africains. Moi ,je souhaiterais que la Russie conditionne la livraison et la destination des céréales dans le but de punir ceux qui sont contre la Russie.

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