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CORONAVIRUS

Un an de Covid: l'Afrique du Sud respire après avoir dépassé la deuxième vague

Chiffres au plus bas, lits d'hôpitaux vides, l'Afrique du Sud, un an après l'arrivée des premiers cas Covid et plusieurs confinements à géométrie variable, reprend son souffle en cette fin d'été austral.

Crédit Photo : Guillem Sartorio
Crédit Photo : Guillem Sartorio

Des infirmières vérifient le niveau d'oxygène pour un patient atteint du coronavirus, le 2 mars 2021 à l'hôpital de Tembisa, en Afrique du Sud.

"Le pays est clairement sorti de la deuxième vague", plus "dévastatrice" car portée par un variant local plus contagieux, a dit son président Cyril Ramaphosa dimanche.  La semaine dernière, une clinique du Cap affichait en vitrine une pancarte joyeuse: "Zéro patient Covid". Une pastille optimiste à l'issue d'une année terrible dans le pays africain officiellement le plus touché, avec plus de 1,5 million de cas et plus de 50.000 morts.

La campagne de vaccination restant poussive, les médecins et autres soignants, épuisés, se réjouissent de l'accalmie mais s'inquiètent déjà de sa précarité. Une troisième vague pourrait leur tomber dessus dès l'hiver, dans quelques mois.  "On est soulagés, parce que les chiffres sont bons et que nos patients sont nettement moins malades", confie à l'AFP Constance Mathibela, infirmière à l'hôpital de Thembisa, un township à l'est de Johannesburg. Pendant des mois, "le service Covid était débordé, ça n'arrêtait pas". 

"Besoin de vacances

Les nouveaux cas quotidiens, dans ce pays qui a d'emblée mené une campagne volontariste de tests, sont tombés autour de 500 cette semaine, contre plus de 21.000 le 7 janvier au pire de la deuxième vague. Mais les scientifiques envisagent une troisième vague dès mai ou juin, quand il commencera à faire froid.  A Thembisa, les soignants se souviennent de chacune des phases. "Au début c'était effrayant car on ne savait presque rien sur le Covid", dit Constance, première infirmière affectée au service Covid de l'hôpital public.

Une collègue expérimentée, Salome Nkoana, se souvient de la peur de ne pas savoir aider ses patients et celle d'être infectée à son tour. "Chaque soir, en rentrant, je priais qu'il m'aide à traverser cette épreuve"."Maintenant, je suis vidée, j'ai vraiment besoin de vacances", dit l'infirmière en uniforme bleu clair avant de replonger dans ses notes. Peu d'éléments ont filtré sur la détresse des soignants qui ont accompagné les patients dans leur combat contre la maladie, dans la mort, puis le deuil de proches interdits de visite. "On était tellement déprimés, tous", dit Mme Nkoana, évoquant une journée terrible où l'équipe a perdu cinq patients.

 "Compliqué d'être courageux

"C'était compliqué d'être courageux", confirme Phuti Kobo, 39 ans, encadrante du service Covid. "L'impuissance face à notre maigre connaissance de la maladie nous a énormément stressés". "Chaque mort est difficile à encaisser. Alors quand vous revivez ça cinq fois dans la journée... Mais nous avons fait face", dit-elle. Bien obligés.  Maintenant "le service est tranquille, nous n'avons plus de patients sous oxygène ou intubés", sourit-elle.

Dans le service, un malade en pyjama à rayures blanches et vertes est allongé sur un lit, de la musique dans les oreilles pour dissiper l'angoisse. Une équipe AFP a pu y accéder après de multiples demandes, les autorités sanitaires du pays ayant imposé un blocus médiatique pendant le gros de la pandémie.  A Thembisa, le nombre de nouveaux patients Covid est passé d'une centaine en janvier à une petite vingtaine aujourd'hui. Mais cela pourrait ne pas durer. "On passe notre temps à imaginer le pire. Ce sera pareil que la première, comme la deuxième vague ou plus dur encore?", confie Phuti Kobo. Le directeur de l'hôpital établit déjà des plans pour l'éventuelle prochaine tempête, face à un ennemi devenu plus familier. "Nous serons bien mieux informés, dit Phuti Kobo. "Nous sommes prêts"

Par Maryke VERMAAK et Susan NJANJI

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