CORRUPTION
Afrique du Sud: Zuma réclame 'un juge impartial' anti-corruption
Après des mois à jouer au chat et à la souris, l'ex président sud-africain Jacob Zuma s'est finalement présenté lundi matin devant une commission d'enquête anti-corruption, demandant formellement que son président, Raymond Zondo, se récuse.
- Justice

Crédit Photo : Guillem Sartorio
L'ex-président sud-africain Jacob Zuma (c) quitte la salle après s'être présenté devant une commission d'enquête anti-corruption, le 16 novembre 2020 à Johannesburg.
L'ancien chef d'Etat "a droit à un juge impartial", a plaidé son avocat Muzi Sikhakhane, soulignant que la présence même de M. Zuma démontrait qu'il n'avait jamais eu l'intention de remettre en cause l'autorité de la commission. Depuis une apparition lors d'une convocation en juillet 2019, l'ex-président avait plusieurs fois fait faux bond, invoquant tour à tour sa santé ou sa préparation juridique dans une autre affaire. Mercredi il avait formellement déposé une requête, évoquée dès septembre, pour que M. Zondo se récuse, mettant en cause son impartialité à travers des liens personnels.
"Que M. Zuma ait épousé la sœur d'une femme, avec qui j'avais eu une relation terminée plusieurs années auparavant, n'a jamais eu d'incidence sur l'exercice de mes fonctions", avait affirmé M. Zondo dans un communiqué fin octobre. L'ancien chef d'Etat a laissé planer le doute jusqu'à la dernière minute sur sa venue lundi. Quelques partisans s'étaient rassemblés devant la commission à Johannesburg, la plupart en treillis, scandant des slogans pro-Zuma. Depuis deux ans, la commission a entendu des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d'affaires ou hauts fonctionnaires qui ont déballé au grand jour le linge sale de l'ère Zuma (2009-2018).
Ses conclusions ne déboucheront pas directement sur des inculpations mais pourront être transmises au parquet pour d'éventuelles poursuites. Jacob Zuma, 78 ans, est soupçonné d'avoir généralisé le pillage des ressources de l'Etat et accordé de juteux contrats publics à une sulfureuse famille d'hommes d'affaires, les Gupta. Englué dans les scandales, il avait été poussé à la démission. L'ex président est aussi poursuivi dans une affaire de pots-de-vin vieille de plus de 20 ans, accusé d'avoir touché des commissions du groupe français Thales dans le cadre d'un énorme contrat d'armement.
LSI AFRICA avec l'AFP
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