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SANTÉ

Bénin : débat controversé autour de la nouvelle loi autorisant l'avortement

La loi relative à la modification de la législation sur la santé sexuelle et la reproduction, autorisant l'avortement au Bénin et adoptée jeudi dernier par les députés, suscite actuellement de vives controverses entre le clergé catholique et le gouvernement béninois.

© Assemblée Nationale du Bénin
© Assemblée Nationale du Bénin

L'avortement est désormais une légalité au Bénin. L'Assemblée nationale a voté, dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre, la légalisation de l'avortement, auparavant interdit sauf circonstances exceptionnelles, dans ce petit pays de l'Afrique de l'ouest.

"A la demande de la femme enceinte, l'interruption volontaire de grossesse peut être autorisée lorsque celle-ci est susceptible d'aggraver ou d'occasionner une situation de détresse matérielle, professionnelle ou morale incompatible avec l'intérêt de la femme et/ou de l'enfant à naître", selon l'article 17 alinéa 2 de cette nouvelle loi.

La mesure a déclenché une levée de bouclier d'une bonne partie de la société béninoise et notamment de la Conférence épiscopale du Bénin, qui dans un communiqué la veille, affirmait que "la légalisation de l'avortement est la culture de la mort". Elle a exprimé le lendemain du vote, son indignation face à l'adoption de cette loi, malgré une vague de contestation chez la majorité des Béninois, toutes religions et sexes confondus. 

Au cours d'un point de presse, le ministre béninois de la Santé, Benjamin Hounkpatin, a déclaré que "cette mesure vient soulager les peines de nombreuses femmes qui, face à la détresse d'une grossesse non désirée, se trouvent obligées de mettre leur vie en jeu par des pratiques d'interruption de grossesse dans des conditions non sécurisées".

"Plusieurs familles continuent de pleurer la perte d'un enfant, d'une épouse, d'une mère partie tragiquement à la suite d'un avortement compliqué. Ces blessures sont irréparables. Pourtant on peut bien éviter ce drame qui se joue sous nos yeux", a ajouté le ministre.

En effet, a-t-il expliqué, les enquêtes démographiques et de santé successives menées au Bénin montrent une mortalité maternelle élevée et stationnaire depuis pratiquement une trentaine d'années à environ 400 décès pour 100.000 naissances malgré les interventions de santé publique menées depuis toutes ces années.

Ces études, a-t-il poursuivi, révèlent également une précocité des rapports sexuels chez les femmes.

"Nous sommes tous conscients que ces dernières années, le nombre de filles victimes de grossesses précoces dans les écoles et collèges augmente avec son corolaire de déperdition scolaire. Contraintes de cacher leur état, sans espoir de trouver une personne pour les écouter, les éclairer et leur apporter un appui et une protection, la majorité d'entre elles finit par recourir à un avortement clandestin non sécurisé", a-t-il déploré, soulignant que chaque année, ce sont au moins 200 femmes qui meurent au Bénin dans de tels drames. 

 

La rédaction

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