Offensive coordonnée du JNIM : le nord du Bénin pris pour cible

Le mois de juin 2025 a été marqué par une série d’attaques coordonnées dans le nord du Bénin, rapportées par la plateforme spécialisée en sécurité régionale WAMAPS (West Africa Map & Security). Attribuées pour la plupart à des éléments du JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), ces offensives ont visé postes de police, sites militaires et infrastructures civiles dans plusieurs départements frontaliers.

Le 3 juin, une première attaque a visé le commissariat de Tanguiéta, dans l’Atakora. Le bilan est lourd : six militaires et deux policiers tués. Le lendemain, le poste de Tanongou, toujours dans l’Atakora, est pris pour cible. Cette fois, cinq membres des forces de sécurité, dont trois militaires, ont perdu la vie. Le JNIM a revendiqué cette seconde attaque via ses canaux habituels.

Le 12 juin, une offensive sur un poste militaire à Basso, dans le Borgou, près de la frontière nigériane, s’est soldée par la saisie de matériel sans perte humaine. Le 16 juin, des assaillants ont attaqué le commissariat de Sonsoro (Kandi), causant uniquement des dégâts matériels et le vol de plusieurs motos. Dans la nuit du 18 au 19 juin, un bureau de police provisoire à Kouarfa a été incendié, tout comme une école primaire voisine. Aucune victime n’a été recensée.

Enfin, la nuit du 19 au 20 juin, une attaque a visé le poste douanier de Bodjecali, à la frontière avec le Niger, faisant deux blessés et provoquant d’importants dégâts matériels.

En réponse, les Forces armées béninoises (FAB) ont mené une opération de ratissage dans le parc transfrontalier W-Arly-Pendjari, détruisant trois camps terroristes et neutralisant plusieurs combattants. Aucun soldat béninois n’a été blessé lors de cette contre-offensive appuyée par les hélicoptères H125M récemment acquis.

L’opération « Mirador », lancée en 2022 pour sécuriser le nord du pays, continue de s’intensifier sous la direction du colonel André Dokoui Fofo, nommé début juin à sa tête. WAMAPS note que, bien que toutes les attaques ne soient pas revendiquées officiellement, leur répétition témoigne de la pression dans ces zones frontalières du Burkina Faso, du Niger et du Nigéria, où l’activité du JNIM est en nette progression.