Publicité

DÉPART

Fuite des investisseurs : après Endeavour, Fortuna Mining quitte le Burkina Faso

Face à la détérioration de l’environnement sécuritaire et réglementaire au Burkina Faso, la société canadienne Fortuna Mining a décidé de tourner la page ouest-burkinabè. Son PDG, Jorge Ganoza, a confirmé à l’agence Reuters que le groupe minier explore désormais de nouvelles opportunités en Guinée, pays frontalier qui attire l’intérêt des investisseurs du secteur extractif.

Crédit Photo : PF
Crédit Photo : PF

Ibrahim Traoré.

« Nous considérons la Guinée comme un territoire d’investissement crédible aujourd’hui », a affirmé M. Ganoza lors d’une vidéoconférence, précisant que des missions de prospection sont en cours, accompagnées de discussions avec les autorités locales. Une part significative du budget d’exploration de Fortuna – qui s’élève cette année à 51 millions de dollars contre 41 millions l’an passé – pourrait ainsi être allouée à ce pays d’Afrique de l’Ouest, encore peu exposé aux violences djihadistes.

Cette réorientation stratégique est la conséquence des pressions exercées sur les groupes miniers, dans plusieurs pays sahéliens – Burkina Faso, Mali, Niger – gouvernés par des juntes militaires qui durcissent leurs législations minières. Le retrait de Fortuna du Burkina Faso s’inscrit dans ce contexte tendu. En juillet 2024, Ouagadougou a adopté un nouveau code minier imposant jusqu’à 30 % de participation étatique dans les sociétés exploitantes, une mesure jugée dissuasive par plusieurs acteurs du secteur.

Fortuna a ainsi cédé sa mine d’or de Yaramoko à un opérateur local pour 130 millions de dollars. Malgré la perte estimée de 70 000 onces d’or, l’opération a été qualifiée de « très avantageuse » par M. Ganoza, au regard des faibles réserves restantes et du coût de plus en plus élevé de la sécurité – évalué à 7 millions de dollars annuels, contre 200 000 à 300 000 dollars dans d’autres zones d’exploitation. La société canadienne avait dû adopter un fonctionnement exclusivement aérien pour ses équipes, les routes devenant impraticables en raison des attaques armées.

En parallèle de ses ambitions guinéennes, Fortuna Mining entend également renforcer sa présence en Afrique de l’Ouest à travers le développement du projet aurifère Diamba Sud au Sénégal et l’expansion de la mine de Séguéla en Côte d’Ivoire, considérée comme son actif phare dans la région.

LSI AFRICA avec Reuters.

Commentaires

Vous souhaitez pouvoir ajouter un commentaire à l'article Fuite des investisseurs : après Endeavour, Fortuna Mining quitte le Burkina Faso, ou faire profiter de votre expérience avec les internautes, ajoutez votre commentaire il sera mis en ligne après validation par notre équipe

Indiquer votre commentaire
Indiquer votre nom
Indiquer votre prénom
Indiquer votre adresse email (utilisateur@domaine.com)

*Champs obligatoire
Conformément à la loi informatique, aux fichiers et aux libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès et de rectification relatif à toutes informations vous concernant sur simple demande à notre adresse.

Votre commentaire a bien été prise en compte, notre équipe vous envoi un mail de confirmation une fois mis en ligne.

Votre commentaire est en attente de modération. Voir votre commentaire

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d'intérêts.