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Burundi : le président Évariste Ndayishimiye prend la tête d'un pays fragilisé

Le président burundais, Évariste Ndayishimiye, a prêté serment jeudi avec deux mois d'avance sur la date prévue, après le décès soudain de son prédécesseur Pierre Nkurunziza. Il prend en mains les destinées d'un pays divisé, isolé, appauvri et confronté à l'épidémie de Covid-19.

Crédit photo : Tchandrou NITANGA
Crédit photo : Tchandrou NITANGA

Evariste Ndayishimiye, nouveau président du Burundi.

"Devant Dieu le tout-Puissant, devant le peuple burundais, seul détenteur de la souveraineté nationale, moi Evariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, je jure fidélité à la Charte de l'Unité nationale, à la Constitution de la République du Burundi, et à la loi...", a déclaré le chef de l'État en prêtant serment dans le stade Ingoma de Gitega, la capitale administrative du pays.

Cette cérémonie s'est tenue dans un contexte particulier en raison de la situation sanitaire liée à l'épidémie de nouveau coronavirus, qui a empêché tout chef d'État étranger d'y assister. Les autorités avaient demandé au public de se présenter assez tôt pour se plier aux mesures sanitaires mises en place, comme le lavage des mains et la prise de température.

Mais la distance de sécurité, fixée à 70 cm entre les personnes, était loin d'être respectée. Et à part quelques officiels, quasiment personne ne portait de masque. M. Ndayishimiye lui-même avait le visage découvert. Élu à la présidentielle du 20 mai, M. Ndayishimiye devait initialement prendre ses fonctions le 20 août, à la fin du mandat de Pierre Nkurunziza. Le décès subit de ce dernier le 8 juin, à l'âge de 55 ans après 15 années au pouvoir, officiellement d'un "arrêt cardiaque", a changé la donne.

Pour éviter une période d'incertitude qui aurait pu déstabiliser le Burundi, dont l'histoire est jalonnée de crises politiques meurtrières et d'une longue guerre civile (300.000 morts entre 1993 et 2006), le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a décidé d'accélérer la transition.La Cour constitutionnelle, acquise à l'exécutif, a donc ordonné que M. Ndayishimiye débute son mandat de sept ans le plus tôt possible, sans période d'intérim. A la mort de M. Nkurunziza, qui l'avait présenté comme son "héritier", le général Ndayishimiye s'est engagé à "poursuivre son œuvre".

Avec l'AFP

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