Publicité

RETRAITE DORÉE

Burundi: 500.000 euros et une villa pour le président sortant Pierre Nkurunziza

L'Assemblée nationale du Burundi a adopté mardi un projet de loi qui accorde un parachute doré à "un (ancien) chef de l'Etat ayant été élu au suffrage universel", à quatre mois d'une présidentielle à laquelle le président Pierre Nkurunziza a annoncé ne pas se présenter.

Crédit Photo: Mutumba Werters
Crédit Photo: Mutumba Werters

Pierre Nkurunziza, président du Burundi.

La nouvelle loi, dont l'AFP a pris connaissance mercredi, prévoit que dès la fin de son mandat, un président qui a été élu au suffrage universel bénéficie notamment d'une "villa de très haut standing construite sur les fonds publics dans la localité de son choix dans les 5 ans, ainsi que d'une allocation unique de 1 milliard de Fbu" (près de 500.000 euros). Cette somme représente une fortune au Burundi où désormais 75% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Le projet de loi, adopté par 98 voix pour et 2 voix contre, fait la distinction entre les anciens chefs d'Etat élus au suffrage universel, - en l'occurrence le seul Pierre Nkurunziza -, et ceux issus de "convention ou d'accord (de paix)" tels que Sylvestre Ntibantunganya (1994-1996) et Domitien Ndayizeye (2003-2005). "Un président qui a accédé au pouvoir par un simple consensus d'un groupe de politiciens n'a pas la même considération que celui qui a été élu démocratiquement au suffrage universel direct", a justifié la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana.

Le projet de loi exclut de son champ d'application les présidents qui seraient arrivés au pouvoir par un coup d'Etat, comme Pierre Buyoya (1987-1993, 1996-2003). Outre la villa et l'allocation d'environ 500.000 euros, l'ex-président élu au suffrage universel doit recevoir les mêmes traitements que le vice-président de la République en exercice durant les sept premières années qui suivent la fin de son mandat. Il bénéficie ensuite et pour le reste de sa vie d'une indemnité égale aux émoluments d'un député.

"Les avantages qu'on va octroyer au président en fin de mandat sont exorbitants si on tient compte de la crise que traverse le pays, mais la mesure est positive puisqu'elle semble indiquer très clairement que M. Nkurunziza ne se représentera pas comme il l'a promis", a estimé à l'AFP un diplomate en poste au Burundi sous couvert de l'anonymat.

L'annonce en avril 2015 par Pierre Nkurunziza de sa candidature à un troisième mandat controversé avait plongé son pays dans une grave crise politique émaillée de violence qui ont fait 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2015, selon les estimations de la Cour pénale internationale. Au pouvoir depuis 2005, le président burundais, 55 ans, avait toutefois surpris les observateurs en assurant qu'il ne se présenterait pas à sa propre succession en mai 2020, alors que la nouvelle Constitution de 2018 le lui permet.

Avec l'AFP

Commentaires

Vous souhaitez pouvoir ajouter un commentaire à l'article Burundi: 500.000 euros et une villa pour le président sortant Pierre Nkurunziza, ou faire profiter de votre expérience avec les internautes, ajoutez votre commentaire il sera mis en ligne après validation par notre équipe

Indiquer votre commentaire
Indiquer votre nom
Indiquer votre prénom
Indiquer votre adresse email (utilisateur@domaine.com)

*Champs obligatoire
Conformément à la loi informatique, aux fichiers et aux libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès et de rectification relatif à toutes informations vous concernant sur simple demande à notre adresse.

Votre commentaire a bien été prise en compte, notre équipe vous envoi un mail de confirmation une fois mis en ligne.

Votre commentaire est en attente de modération. Voir votre commentaire

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d'intérêts.