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ABUJA

AES - CEDEAO : l’organisation maintient la médiation pour six mois

La CEDEAO va poursuivre jusqu’en juillet les négociations avec les pays de l’Alliance des Etats du Sahel pour tenter de les convaincre de rester au sein de l’organisation sous-régionale. Elle a néanmoins pris acte, dimanche lors de son sommet à Abuja, de la volonté du Burkina, du Mali et du Niger de se retirer de l’organisation régionale.

Crédit Photo : ECW
Crédit Photo : ECW

Le match entre les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en est à ses prolongations. Dimanche, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation régionale ont approuvé un calendrier de sortie pour le Niger, le Mali et le Burkina, des pays dirigés par des juntes ayant claqué la porte de la Cedeao depuis janvier 2024. Ils l’accusent de les avoir infligés des sanctions «inhumaines et irresponsables» liées au coup d’Etat et de ne les avoir pas aidés à résoudre les crises sécuritaires qui les rongent depuis une décennie.  «L'autorité décide de fixer la période du 29 janvier 2025 au 29 juillet 2025 comme période de transition et de maintenir les portes de la Cedeao ouvertes aux trois pays pendant la période de transition», a déclaré le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, dans son discours de clôture au sommet des chefs d'Etat tenu à Abuja au Nigeria.

«Un chemin de non-retour»

Le Burkina, le Mali et le Niger ont largement repoussé les tentatives de la CEDEAO de revenir sur leur retrait. Ils ont commencé à réfléchir à la manière de délivrer des documents de voyage indépendamment de la CEDEAO. Ils ont formé une confédération dans laquelle ils promettent de développer plusieurs projets pour le bien-être des populations.  «Nos destins sont liés, nous avons pris un chemin de non-retour. Que ce soit clair», avait soutenu, en juin dernier, Assimi Goïta, président malien, figure de proue de ce divorce régional. Les pays de l’AES ont tenu leur premier Sommet en juin dernier, Sommet au cours duquel, ils ont acté leur retrait irrévocable de la CEDEAO. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier sur la promesse d'un projet souverainiste, a déclaré vouloir ramener le Mali, le Burkina Faso et le Niger dans le giron de la CEDEAO. En juin, il a d’ailleurs effectué une visite au Mali et au Burkina. Il a pu échanger avec les présidents Assimi Goïta du Mali et Ibrahima Traoré du Burkina. 

Dernier épisode en date 

Les pays de l’AES semblent ne plus regarder dans leur rétroviseur.  A la veille du 66 ème sommet d’Abuja de ce dimanche, ils ont rajouté une couche à leur distanciation d’avec la CEDEAO. Dans un communiqué conjoint, le Burkina, le Mali et le Niger ont déclaré que si l’accès à leurs territoires resterait sans visa pour les autres citoyens d’Afrique de l’Ouest, ils «se réservaient le droit de refuser l’entrée à tout ressortissant de la Cedeao entrant dans la catégorie des immigrants inadmissibles». Cette énième sortie de l’AES qui enfonce le clou, montre que le chemin de non retour pris par les trois juntes est parsemé d’embûches pour la CEDEAO pour parvenir à recoller les morceaux.  

Mandat prorogé pour Faure Gnassingbé et Diomaye Faye

Elu en mars 2024, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, a été désigné médiateur entre les pays de l'AES et la CEDEAO. Il a effectué des visites au Mali, au Burkina et au Niger afin de plaider le maintien des ces pays dans l'organisation. Le président togolais Faure Gnassingbé a également tenté de jouer un rôle de médiateur entre les deux parties au cours des derniers mois. C’est ainsi que l’organisation régionale ouest africaine a décidé de proroger leur mandat de médiateurs jusqu’en juillet prochain pour tenter de convaincre les juntes de rester au sein de la CEDEAO. Cependant, après un trimestre de négociations qui n’a pas porté ses fruits, on verrait mal comment ces deux chefs d’Etat pourraient réussir leur mission. De nombreux dirigeants ouest-africains ont-ils contribué à discréditer la CEDEAO ? C’est la principale ligne de défense des juntes pour justifier leur départ. Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire serait sur le point de briguer un quatrième mandat. Le dirigeant du Togo, Faure Gnassingbé a sauté le verrou de la limitation des mandats, et le régime togolais, passé de présidentiel à parlementaire malgré les hourras de l’opposition. Les chances de voir la CEDEAO réintégrer les trois pays sont alors minces.

Roger KANDÉ

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