ENTRETIEN
Présidentielle en Côte d’Ivoire : Cissé Bacongo promet stabilité et développement
À moins de 72 heures de la présidentielle ivoirienne, le ministre-gouverneur du district d’Abidjan, Cissé Bacongo, membre influent du RHDP, affiche sa confiance. Dans un entretien exclusif accordé à LSI AFRICA, il revient sur les priorités du pouvoir, la polémique autour du quatrième mandat du président Alassane Ouattara, et la nécessité de préserver la stabilité du pays.
- Politique

Crédit Photo : CB/ Cc.
Cissé Bacongo, ministre-gouverneur du District autonome d’Abidjan et Secrétaire exécutif du RHDP.
Pour Cissé Bacongo, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui engagée dans une dynamique de transformation profonde. « En matière de santé, d’éducation et de formation, notre pays est en plein chantier », a-t-il rappelé, soulignant que les progrès réalisés sont visibles à travers tout le territoire. Contrairement à certaines perceptions, il estime que les Ivoiriens savent distinguer les faits des discours : « Les populations reconnaissent ce qui est bien fait, sans se laisser guider par des considérations politiques. Les réalisations du président Ouattara sont palpables et appréciées, même par ceux qui ne partagent pas forcément nos opinions. »
Le débat sur le “quatrième mandat” : une diversion politique
Interrogé sur les critiques visant une éventuelle nouvelle candidature du président Ouattara, Cissé Bacongo balaie la polémique : « Il y a des gens qui passent leur temps à dire : on ne veut pas de quatrième mandat, on ne veut pas de vingtième mandat. Il faut leur répondre que nous, nous voulons plus de routes, plus d’écoles, plus d’hôpitaux, plus d’universités. » Le cadre du RHDP considère que les débats constitutionnels ne doivent pas occulter les priorités du pays : la croissance, la formation et la réduction des inégalités. Il en profite pour renvoyer l’opposition à son propre bilan : « Ils étaient ici, on a vu. Ils n’ont rien créé et ils ne peuvent rien créer. »
Laurent Gbagbo, un “président par défaut”
Dans un passage particulièrement direct, Cissé Bacongo revient sur l’élection présidentielle de 2000, qualifiant Laurent Gbagbo de « président par défaut » : « Tous les potentiels candidats avaient été écartés par Robert Gueï, qui lui-même n’avait pas de parti politique. Gbagbo a été président par défaut », affirme-t-il, avant d’ajouter que cette période a marqué le début d’une série de crises dont le pays porte encore les cicatrices.
Le PPACI, une opposition marginale
Concernant le parti de l’ancien président, le PPACI, Cissé Bacongo se montre serein : « Ce parti n’est pas un souci pour nous. Ils brûlent des pneus pour faire croire que le pays est en tension, mais les Ivoiriens ne sont pas dupes. » Selon lui, les velléités de contestation ne remettent pas en cause la stabilité nationale, d’autant que l’appareil sécuritaire est désormais mieux préparé qu’en 2020.
Les leçons de 2020 : un appareil d’État renforcé
Revenant sur la crise électorale de 2020 et la création du Conseil national de transition (CNT), Cissé Bacongo affirme que le gouvernement a tiré toutes les leçons de cet épisode : « Les dispositions sont prises, à tous les niveaux, pour anticiper les problèmes liés à l’emploi, à la santé, à la sécurité et au social. Nous avons fait en sorte que rien ne puisse perturber la quiétude des populations. » Il assure que 2025 ne connaîtra pas les mêmes tensions : « 2025 ne sera pas 2020 », martèle-t-il.
Cyber-activisme et désinformation : entre liberté et responsabilité
Abordant la question de la désinformation et des appels à la déstabilisation, souvent relayés depuis les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), il insiste sur la fermeté du gouvernement : « Cela ne nous inquiète pas. Ceux qui dépassent les limites, mènent des attaques personnelles ou appellent à l’insurrection sont interpellés et répondent devant la justice. » Pour lui, le débat politique doit rester libre, mais dans le respect des lois : « Dire que le président n’a pas à faire un quatrième mandat relève de la rhétorique politique. Mais appeler à la révolte ou à l’insurrection, cela tombe sous le coup de la loi. »
Cap sur la stabilité et la continuité
En conclusion, Cissé Bacongo appelle les électeurs à s’exprimer dans les urnes, dans le calme et la confiance : « J’invite les populations à aller voter et à accorder un large soutien à notre candidat. Nous espérons que le prochain mandat sera celui de la confirmation et de la consécration. » Pour le ministre-gouverneur, la stabilité politique, la sécurité et la poursuite des réformes sociales demeurent les piliers du projet du RHDP pour l’après-2025.
Propos recueillis à Abidjan par LSI AFRICA
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