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Diplomate français tué en Côte d'Ivoire: sa veuve condamnée à 15 ans de réclusion

Karine Blanc, 54 ans, comparaissait libre sous contrôle judiciaire depuis le 22 juin pour ce crime qu'elle a toujours contesté et pour lequel elle avait effectué environ dix-huit mois de détention provisoire au début de l'affaire.

Crédit Photo : ISSOUF SANOGO
Crédit Photo : ISSOUF SANOGO

Les obsèques de Michel Niaucel en 2007.

Quatorze ans après la mort à Abidjan d'un ancien policier français chargé de mission pour l'Union européenne, sa veuve a été condamnée vendredi soir par la cour d'assises de Paris à 15 ans de réclusion criminelle pour assassinat. À l'énoncé du verdict, après plus de onze heures de délibérations, Karine Blanc, 54 ans, s'est effondrée sur son banc, laissant échapper de longs sanglots, avant que les gendarmes ne lui passent les menottes. Elle comparaissait libre sous contrôle judiciaire depuis le 22 juin pour ce crime qu'elle a toujours contesté et pour lequel elle avait effectué environ dix-huit mois de détention provisoire au début de l'affaire. Cette peine est légèrement en-deçà des réquisitions de l'avocat général Olivier Auféril, qui a demandé jeudi une peine supérieure à seize ans de réclusion, tenant compte de la gravité des faits mais aussi de la durée anormale de la procédure.

Tir accidentel ?

«Je n'ai pas tué mon mari», avait clamé une dernière fois vendredi matin Karine Blanc, avant que la cour ne se retire pour délibérer. Le corps de son époux, Michel Niaucel, 54 ans, avait été découvert le 7 février 2007 dans la chambre de leur villa ultra-sécurisée de la capitale économique ivoirienne, où ils vivaient avec leur fille de 13 ans, partie civile au procès, tout comme d'autres proches de la victime. L'officier régional de sécurité avait été tué d'une balle dans le thorax, tirée d'un revolver 357 Magnum à travers un oreiller, alors qu'il dormait à côté de son épouse. Les soupçons s'étaient vite portés sur Karine Blanc, alors enceinte de son amant.

Entendue après les faits par les autorités ivoiriennes, elle avait d'abord affirmé que son mari avait été abattu par un intrus. L'enquête avait ensuite été transférée en France, en vertu de l'immunité diplomatique de Michel Niaucel et de sa famille. Devant la justice française, Karine Blanc avait alors plaidé le tir accidentel alors qu'elle tentait d'empêcher son époux de se suicider, une thèse maintenue lors de son procès. La cour l'a jugée «fort peu probable» et n'y a «pas cru», a expliqué la présidente Dominique Legrand.

La cour d'assises a par ailleurs condamné Isabelle C., 65 ans, à quatre ans d'emprisonnement, dont 42 mois avec sursis, pour avoir fourni à Karine Blanc des médicaments contre-indiqués contre l'hypertension dont souffrait Michel Niaucel et que sa femme lui a administrés début 2007. L'accusation avait requis à son encontre cinq ans d'emprisonnement dont trois avec sursis - une peine aménageable.

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