Nigeria : Aliko Dangote mise sur Honeywell pour doubler la capacité de sa méga-raffinerie

Le groupe nigérian Dangote a confié à l’américain Honeywell la mission d’accompagner l’augmentation massive des capacités de sa raffinerie de Lekki, avec l’objectif d’atteindre 1,4 million de barils par jour d’ici 2028. L’annonce, faite mardi par les deux entreprises, confirme l’ambition du groupe industriel de porter son complexe au rang de plus grande raffinerie au monde. Selon les premières informations, Honeywell fournira des équipements spécialisés et des catalyseurs permettant à l’usine de traiter un éventail plus large de types de brut. Cette adaptation est considérée comme indispensable pour soutenir la montée en puissance prévue dans les quatre prochaines années.

Dangote a également sollicité la technologie Oleflex de Honeywell pour augmenter sa production annuelle de polypropylène, un matériau utilisé notamment dans l’emballage plastique et l’industrie automobile. L’objectif affiché est d’atteindre 2,4 millions de tonnes métriques par an. Les termes financiers de l’accord n’ont pas été rendus publics, mais une source proche des négociations estime la valeur du contrat à plus de 250 millions de dollars.

Le Nigeria, pourtant premier producteur africain de pétrole, dépend depuis plusieurs décennies des importations de carburants raffinés en raison de l’état de délabrement de ses installations publiques. Cette situation a alimenté des pénuries récurrentes, grevé les réserves de devises et alimenté des scandales liés aux subventions. La raffinerie Dangote, entrée en service partiel, doit mettre un terme à cette contradiction. Avec une capacité initiale de 650 000 barils par jour, elle constitue déjà l’installation à train unique la plus vaste au monde. Le groupe a récemment présenté un projet de seconde unité devant permettre de doubler la capacité totale et d’absorber presque toute la production nationale de brut, estimée à environ 1,5 million de barils par jour.

L’accord intervient alors que Honeywell, engagé dans une restructuration visant à séparer son pôle aérospatial, cherche à renforcer la stabilité de ses revenus industriels avant la finalisation de cette scission.