Guinée-Bissau : Domingos Simões Pereira écarté, Embaló seul en lice

Une semaine seulement après son retour à Bissau, Domingos Simões Pereira fait face à un coup dur. La Cour suprême a annoncé, mercredi, le rejet de la candidature du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC). Motif officiel : le dossier aurait été déposé trop tard. Or, selon les responsables du parti, les documents ont bien été remis cinq jours avant la date butoir fixée au 25 septembre.

Les magistrats expliquent ne pas avoir eu le temps matériel d’examiner le dossier et, le cas échéant, de notifier d’éventuelles irrégularités. Pour cette raison, le PAIGC serait réputé avoir manqué les délais réglementaires. Pour Domingos Simões Pereira, la décision est incompréhensible. « Cela ressemble à un malentendu grave, ce n’est pas une position crédible », a-t-il réagi, tout en précisant que les avocats du parti étudient désormais les voies de recours.

Ironie du calendrier : le verdict est tombé le jour même de la célébration des 52 ans d’indépendance de la Guinée-Bissau, un jour férié qui a paralysé les institutions et retardé toute tentative de contestation. Le PAIGC n’aura donc pu saisir la justice qu’à la toute dernière minute, ce jeudi, date limite de dépôt des candidatures. C’est une première dans l’histoire du pays : le PAIGC, parti fondateur de l’indépendance, se retrouve empêché de participer à une élection nationale. Dans un contexte où les manifestations sont interdites depuis 2024, la contestation populaire risque de rester silencieuse.

Pendant ce temps, le président sortant Umaro Sissoco Embaló, candidat à un second mandat, voit son principal rival écarté du scrutin. Son seul concurrent déclaré à ce stade reste Fernando Dias, du Parti pour la rénovation sociale, perçu comme un adversaire moins fédérateur que Pereira.