PRÉSIDENCE AUTORITAIRE
Bissau : presse muselée, dissolution du parlement, la nouvelle dictature Embalo
C'est une situation ubuesque qui est quasiment passée inaperçue cette semaine. Ce jeudi 7 Mai, la police bissau-guinéenne a empêché des députés du plus grand parti du pays, le PAIGC, de tenir une conférence de presse à l'Assemblée nationale, une énième violation de la constitution qui remet en cause les recommandations de la CEDEAO.
- Politique

Crédit photo : F. UEC
Umaro Sissoco Embalo et les responsables de l'armée Bissau-guinéenne.
Installé de force au palais présidentiel de la place des Héros de la Nation depuis le 27 Février 2020 et reconnu par la CEDEAO grâce au lobbying de Macky Sall, Mahamadou Issoufou et Muhammadu Buhari, Umaro Embalo veut aller vite, peu importe la manière. A la tête d'un pays instable, enlisé dans une impasse politique depuis le second tour de la présidentielle du 29 Décembre, Umaro Embalo dont le parti est minoritaire à l'assemblée nationale veut museler son opposition. Sur instruction ferme de U. Embalo, des policiers lourdement armés ont donc empêché la tenue d'une conférence de presse du PAIGC, parti historique qui détient le plus grand nombre de sièges au parlement.
"Des forces de l'ordre ont été déployées tout autour du Parlement pour empêcher la majorité de tenir un point de presse", a affirmé à la presse le chef du groupe parlementaire du PAIGC, Califa Seidi, indigné par l'incident. Même son de cloche avec Marciano Indi, un député du PAIGC, "c'est une minorité au pouvoir qui par la force a empêché la majorité d'exercer ses activités à l'Assemblée. La Cédéao qui a reconnu un président autoproclamé doit assumer ses responsabilités quand les droits d'un parti politique qui a gagné les législatives sont bafoués par une minorité", a-t-il indiqué, offusqué par le déploiement des forces de l'ordre.
La CEDEAO entretient le flou
En reconnaissant la victoire de Umaro Embalo en violation à la loi fondamentale de la Guinée-Bissau, la Cedeao a renforcé les pouvoirs d'un président autoproclamé. Mais l'institution sous-régionale lui a demandé « de procéder à la nomination d’un Premier ministre et d’un nouveau gouvernement au plus tard le 22 mai 2020, conformément aux dispositions de la Constitution notamment celles relatives aux résultats issus des élections législatives. » Selon la Constitution, le chef du gouvernement est nommé par le président selon les résultats des législatives et les partis politiques représentés au Parlement, actuellement dominé par le PAIGC.
Umaro Embalo devrait logiquement associer le PAIGC à la gouvernance du pays s'il tient à respecter la constitution du pays. Mais selon nos sources crédibles à Bissau, le locataire du palais présidentiel de la place des Héros de la Nation n'a nullement l'intention de respecter la constitution. Un passage en force pouvant déboucher sur une dissolution de l'assemblée nationale dans son actuelle configuration apparaît désormais inéluctable pour Umaro Embalo qui maintient à ses côtés une grande partie des généraux très actifs dans les réseaux narco trafiquants les plus influents.
En Guinée-Bissau, le PAIGC a remporté les élections législatives de mars 2019, avec une majorité relative 47 sièges sur 102. Pour le chef du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simoes Pereira, accepter les décisions de la CEDEAO dans l'intérêt supérieur du peuple Bissau-guinéen ne doit pas être vu comme un avoeu d'impuissance, car le respect des résultats du scrutin législatif de Mars 2019 est non négociable.
Manuel Pinto à Bissau
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ALANAN
ESTAMOS PERANTE UM GOLPE NO PAIS, SEMHORES DE MUNDO DEVEM RESPEITAR CONSTITUIÇÃO DA REPUBLICA DE CADA PAIS DEIXEM DE OLHA PARA SEUS INTERESSES POR FAVOR SENEGAL DE MAKI SALY DEIXA GUINE-BISSAU ANDA PELO SEUS PÊS !