Publicité

COUP D’ÉTAT

Madagascar : une unité militaire annonce « prendre le pouvoir » après la destitution de Rajoelina

La crise politique atteint un nouveau sommet à Madagascar. Quelques heures après la dissolution du Parlement par le président Andry Rajoelina, l’Assemblée nationale a voté sa destitution, tandis qu’une unité militaire ralliée au mouvement de contestation Gen Z a proclamé « prendre le pouvoir ».

Crédit Photo : PRM
Crédit Photo : PRM

Andry Raojelina.

Alors que l’Assemblée nationale malgache a voté mardi 14 octobre la destitution du président Andry Rajoelina, ce dernier venait tout juste d’annoncer, par décret, la dissolution de l’institution. Dans un climat de tension extrême, une unité militaire ayant rejoint la contestation populaire a déclaré « prendre le pouvoir » et dissoudre le Sénat ainsi que la Haute Cour constitutionnelle. « À partir d’aujourd’hui, nous prenons le pouvoir », a affirmé le colonel Michael Randrianirina devant le palais présidentiel d’Antananarivo, ajoutant que l’Assemblée nationale, elle, « continuera à travailler ».

Contesté dans la rue et réfugié dans un lieu inconnu, le chef de l’État a dénoncé un « vote illégal » et une « réunion dépourvue de toute base légale ». Selon les résultats officiels, 130 députés sur 163 ont voté en faveur de sa destitution, bien au-delà de la majorité qualifiée requise. Sur la page Facebook de la présidence, un décret signé plus tôt proclamait la dissolution du Parlement, « afin de rétablir l’ordre au sein de la nation et de renforcer la démocratie ».

Une armée divisée et un pays au bord de l’implosion

Le week-end précédent, le Capsat, unité militaire impliquée dans le coup d’État de 2009 ayant porté Andry Rajoelina au pouvoir, avait annoncé son ralliement aux manifestants du mouvement Gen Z, né sur les réseaux sociaux. Depuis, une grande partie des forces armées et de la gendarmerie ont fait défection, accentuant l’isolement du président. Selon les Nations unies, les violences qui secouent Madagascar depuis la fin septembre ont fait au moins 22 morts et plus d’une centaine de blessés. Des manifestations massives continuent à Antananarivo, menées par la jeunesse et désormais soutenues par plusieurs syndicats de fonctionnaires. Des pancartes hostiles à la France ont été aperçues dans les cortèges : « Dégage Rajoelina » et « Dégage Macron », pouvait-on lire.

Une transition politique incertaine

Élu en 2018 puis réélu en 2023 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, Andry Rajoelina est désormais fragilisé par cette fronde militaire et politique. L’Assemblée nationale réclame sa destitution pour « empêchement temporaire », tandis que la Haute Cour constitutionnelle doit encore confirmer la vacance du pouvoir. La Constitution prévoit que des élections législatives soient organisées dans un délai de 60 à 90 jours après la dissolution. Mais l’incertitude domine dans cette île de l’océan Indien plongée dans le chaos institutionnel.

LSI AFRICA avec AFP.

Commentaires

Vous souhaitez pouvoir ajouter un commentaire à l'article Madagascar : une unité militaire annonce « prendre le pouvoir » après la destitution de Rajoelina, ou faire profiter de votre expérience avec les internautes, ajoutez votre commentaire il sera mis en ligne après validation par notre équipe

Indiquer votre commentaire
Indiquer votre nom
Indiquer votre prénom
Indiquer votre adresse email (utilisateur@domaine.com)

*Champs obligatoire
Conformément à la loi informatique, aux fichiers et aux libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès et de rectification relatif à toutes informations vous concernant sur simple demande à notre adresse.

Votre commentaire a bien été prise en compte, notre équipe vous envoi un mail de confirmation une fois mis en ligne.

Votre commentaire est en attente de modération. Voir votre commentaire

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d'intérêts.