EXODE
Mali : exode massif après une attaque jihadiste aux drones à Loulouni
Au sud du Mali, la ville de Loulouni se vide de ses habitants après une attaque d’une rare intensité. Des drones kamikazes, utilisés par des groupes jihadistes contre des chasseurs traditionnels dozos, ont provoqué mardi soir un mouvement de panique massif, forçant des centaines de civils à fuir la zone, selon des sources sécuritaires et locales.
- Sécurité

Credit Photo : AFP
Image d’illustration.
Des centaines de personnes fuient les alentours de la ville de Loulouni, dans le sud du Mali, au lendemain d'une attaque djihadiste mardi soir visant des chasseurs traditionnels dozos, a appris mercredi l'AFP de sources sécuritaires et locales. «Plusieurs chasseurs traditionnels dozos ont été frappés par des terroristes avec des drones kamikazes hier soir», entraînant une vague de déplacement des populations, a indiqué une source sécuritaire à l'AFP mercredi.
Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM, affilié à Al-Qaïda), de l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. En réponse à la prolifération des violences, se sont constitués des groupes proclamés d'autodéfense, certains s'appuyant sur des chasseurs traditionnels dozos. Un habitant de Loulouni raconte à l'AFP que «sept chasseurs ont été tués», dont son petit frère. «Ça a provoqué la panique. Plusieurs centaines (de personnes) se dirigent vers Sikasso (sud) ou d'autres centres urbains comme Kadiolo (sud), en provenance des alentours de Loulouni», poursuit cet habitant parlant sous couvert d'anonymat en raison du contexte sécuritaire. L'attaque a été revendiquée par les djihadistes du JNIM, dans un message publié sur sa plateforme de propagande Al-Zallaqa.
«Plus de la moitié de la ville est déjà partie»
Un responsable administratif local a constaté depuis le début du mois d'octobre un regain de violences, avec «au moins six villages attaqués dans la zone, certains incendiés.» «La fragilité de la situation est exacerbée par l'implication dans les hostilités de groupes de chasseurs locaux», explique une autre source sécuritaire. «Cela fait plusieurs semaines que les chasseurs dozos tentent d'empêcher les terroristes d'entrer dans les villages», indique sur X Wamaps, un groupe de journalistes ouest-africains spécialisé dans l'actualité sécuritaire au Sahel. «Plus de la moitié de la ville est déjà partie», poursuit Wamaps précisant que «des villageois ont été tués.»
Par ailleurs, les djihadistes du JINM imposent depuis le mois de septembre des blocus sur plusieurs localités du sud et du centre et attaquent les convois de carburant, affectant durement l'économie malienne et fragilisant la junte au pouvoir à Bamako. Face à la dégradation de la situation, les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé il y a deux semaines le retrait de leur personnel non essentiel du Mali, et plusieurs ambassades, dont la France, ont demandé à leurs ressortissants de quitter le territoire.
LSI AFRICA avec AFP.
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