Mali : la production industrielle d’or s’effondre

La production industrielle du Mali, l'un des principaux producteurs d'or d'Afrique, s'est également révélée inférieure de 22,5% aux prévisions gouvernementales, qui tablaient sur 33,8 tonnes pour la même période, a indiqué un responsable du ministère des Mines.

« Cela signifie que la prévision de 54,7 tonnes d'or attendue cette année ne sera pas atteinte, et tout cela est dû aux problèmes rencontrés par Barrick », a précisé la source, sans indiquer si le pays envisagerait de revoir son objectif annuel. Cette source, non autorisée à s'exprimer publiquement, a requis l'anonymat. La production industrielle d'or du Mali avait déjà reculé de 23% en 2024, une chute que le ministère des Mines avait alors attribuée aux différends opposant le gouvernement aux sociétés minières internationales.

Le complexe Loulo-Gounkoto du groupe canadien Barrick avait produit 578 000 onces d'or en 2024 avant d'être fermé de janvier à juillet, en raison d'un litige fiscal et d'une nouvelle législation minière imposée par le gouvernement militaire du pays d'Afrique de l'Ouest. Les opérations à Loulo-Gounkoto ont repris en juillet sous la supervision d'un administrateur nommé par l'État, avec un niveau de production actuel avoisinant les 25%, selon des informations antérieures de Reuters.

Il faudra au moins quatre mois pour que la production de Loulo-Gounkoto retrouve son rythme normal, a indiqué lundi une source chez Barrick. Les opérations restent fortement entravées par le manque d'accès aux pièces détachées, a ajouté cette source, qui a requis l'anonymat n'étant pas autorisée à s'exprimer. Bien que Barrick ait retiré Loulo-Gounkoto de ses prévisions de production pour 2025, le Mali estime que la mine contribuera à hauteur de 17,5 tonnes à la production nationale l'an prochain, selon le document du ministère des Mines.

Parmi les autres sociétés minières opérant au Mali figurent B2Gold, Resolute Mining, Allied Gold et Endeavour Mining. L'incertitude réglementaire qui règne au Mali continue de peser sur les investissements et la production. Le gouvernement, à l'instar d'autres pays de la région, met l'accent sur le nationalisme des ressources tout en se détournant des investisseurs occidentaux au profit d'intérêts russes.