MINE D’OR
Niger: la junte écarte McKinel Resources et nationalise la seule mine d’or du pays
Le Niger a annoncé la nationalisation de sa seule mine d’or industrielle, exploitée par le groupe australien McKinel Resources Limited, accusé de graves manquements. Une décision, prise par la junte quelques mois après avoir repris le contrôle d’une filiale d’Orano dans l’uranium.
- Société

Crédit Photo : AFP.
Abdourahamane Tiani, chef de la junte militaire.
L'unique mine d'or du Niger, exploitée par le groupe australien McKinel Resources Limited, a été nationalisée, a annoncé le régime militaire, vendredi 9 août. Le régime militaire du Niger a annoncé, vendredi 9 août, la nationalisation de la Société des mines du Liptako (SML SA), son unique mine d'or, exploitée par le groupe australien McKinel Resources Limited accusé de "graves manquements", a indiqué le gouvernement dans un communiqué. La junte nigérienne au pouvoir depuis deux ans défend une politique souverainiste en particulier dans la gestion de ses ressources naturelles. Mi-juin, elle avait annoncé la nationalisation de la filiale du géant français de l'uranium, Orano.
"Au regard de graves manquements (et) dans l'optique de sauver cette entreprise hautement stratégique, l'Etat du Niger a pris la décision de nationaliser la SML SA", précise une ordonnance du chef du régime, le général Abdourahamane Tiani, lue à la télévision d'Etat. "Cette mesure s'inscrit dans la droite ligne de la vision du président de la République, celle de favoriser l'appropriation intégrale par le peuple nigérien de ses ressources naturelles", est-il précisé.
De "graves manquements" du groupe australien selon le Niger
Le groupe australien avait pris le contrôle de la SML SA en novembre 2019, après que la Société du patrimoine des mines du Niger (Sopamin, publique) lui avait cédé 80% de ses actions. La société dispose de permis d'exploitations d'or dans la région de Tillabéri (ouest). En 2023 la production d'or industrielle de la mine s'élevait à 177 kg tandis que la production artisanale du pays était de 2,2 tonnes, selon un rapport de l'initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie).
Cette vaste zone proche du Mali et du Burkina Faso, est depuis des années l'épicentre des violences des groupes jihadistes dans le pays. "En six ans, après cette cession d'actions, il est constaté de graves manquements du groupe", et "une situation économique alarmante" de la SML, affirme le gouvernement.
Les autorités reprochent notamment au groupe australien de ne pas avoir exécuté "un plan d'investissement indicatif d'au moins 10 millions de dollars" qui devait être élaboré trois mois après la prise de contrôle de la société. "Le non respect de cet engagement" a eu pour "conséquences immédiates une accumulation" des arriérés de taxes et des salaires, des licenciements d'agents et un "endettement important aggravé", poursuit le gouvernement qui pointe également des "arrêts répétitifs" de la production en 2024.
Mi-juin, la junte avait annoncé la nationalisation de la Somaïr, filiale du géant français de l'uranium Orano, symbole des tensions entre Paris et Niamey depuis le coup d'Etat. Le régime de Niamey a également sommé des travailleurs chinois du secteur pétrolier de quitter le pays, accusant la société CNPCNP qui exploite l'or noir de "mépris" des réglementations en vigueur.
LSI AFRICA avec AFP.
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