Raffinerie Dangote : des ambitions freinées par une cascade d’incidents

La méga-raffinerie de Dangote, inaugurée en grande pompe l’an dernier près de Lagos, continue de faire face à des difficultés techniques qui freinent sa montée en puissance. Selon les informations de l’observateur du secteur IIR Energy, l’installation pétrolière de 650 000 barils par jour devrait fonctionner en dessous de sa pleine capacité jusqu’en octobre prochain.

Actuellement, l’unité clé de craquage catalytique de fluides résiduels (RFCC), d’une capacité de 204 000 barils/jour, tourne à environ 70 % de ses capacités. Cette unité a connu deux arrêts successifs : le premier du 7 avril au 11 mai en raison de dommages non spécifiés, puis un second du 15 au 25 mai en lien avec une panne mécanique. Une opération de maintenance complète, comprenant notamment le remplacement du catalyseur et des réparations sur le réacteur, est prévue pour une durée de 40 jours à l’automne.

D’autres unités de la raffinerie font également face à des interruptions. Le reformer catalytique continu sera mis à l’arrêt à compter du 2 juin pour une semaine afin de réparer des fuites. L’unité de traitement du brut, quant à elle, opère à environ 80 % de sa capacité depuis la mi-mars. En parallèle, certaines installations en aval n’ont pas encore entamé leurs activités commerciales. L’unité d’alkylation à l’acide sulfurique doit démarrer à la mi-juin, tandis que celle dédiée à la production de polypropylène est attendue d’ici la fin du mois.

Malgré ces retards, la raffinerie, présentée comme un projet structurant pour l’indépendance énergétique du Nigeria et un acteur de rupture sur le marché mondial, a commencé à produire du gazole, du naphta et du kérosène en janvier 2024. La production d’essence est prévue pour septembre.