Accusation de l’AES : le Nigeria rétablit les faits après l’accusation de violation aérienne

Lundi, les États membres de l’AES — Mali, Niger et Burkina Faso — affirmaient qu’un avion militaire nigérian avait pénétré illégalement leur espace aérien. L’annonce, relayée dans les journaux télévisés nationaux, avait immédiatement alimenté les spéculations sur un nouvel épisode de tension entre Abuja et les régimes militaires sahéliens.

Moins de 24 heures plus tard, la version fournie par l’armée de l’air nigériane a profondément nuancé le récit. Selon un communiqué publié mardi matin, le C-130 mis en cause n’était pas engagé dans une mission opérationnelle dans la région, mais effectuait un simple convoyage vers le Portugal lorsqu’un problème technique a été détecté en vol. L’équipage a alors appliqué les règles internationales en se déroutant vers l’aéroport le plus proche, à Bobo-Dioulasso, pour un atterrissage de précaution.

Le commodore Ehimen Ejodame, porte-parole de la NAF, a précisé que l’équipage se portait bien et avait été accueilli sans incident par les autorités locales. Il a également indiqué que les dispositions sont en cours pour permettre à l’avion de reprendre sa mission une fois les vérifications achevées. La NAF a salué la coopération burkinabè et rappelé son attachement au strict respect des procédures de sécurité.

La présentation de l’incident par les pays de l’AES contraste ainsi avec les éléments techniques fournis par Abuja.  Mais c'est un schéma déjà observé lors d’incidents précédents : des communications rapides, souvent relayées avant la consolidation des faits, génèrent une forte amplification sur les réseaux sociaux, portée notamment par des relais militants particulièrement actifs. Ce qui produit un bruit médiatique important sans toujours correspondre à la réalité des événements, contribuant ainsi à la désinformation.