Coup d’État déjoué au Nigeria : au moins 16 officiers arrêtés

Au moins seize officiers supérieurs de l’armée nigériane ont été placés en détention pour leur implication présumée dans un complot visant à renverser le président Bola Ahmed Tinubu, selon des informations publiées par SaharaReporters et confirmées par plusieurs sources sécuritaires.

Les officiers, dont les grades s’étendent du capitaine au général de brigade, ont été arrêtés lors d’une opération coordonnée menée par la Direction du renseignement de la défense (DIA) et d’autres organes de sécurité. L’état-major a dans un premier temps évoqué une simple « procédure disciplinaire » liée à des cas d’indiscipline et d’infractions aux règlements militaires, une version que plusieurs sources internes qualifient de façade destinée à calmer l’opinion publique. « Les seize officiers planifiaient un coup d’État. La hiérarchie a choisi de communiquer de manière prudente pour éviter la panique », a confié un haut responsable de la DIA. Selon lui, les militaires concernés tenaient des réunions secrètes en vue d’instaurer un gouvernement militaire.

Dans un communiqué officiel, le directeur de l’information de la Défense, le général Tukur Gusau, a indiqué que les officiers avaient été suspendus à la suite d’enquêtes internes. Il a précisé que leurs griefs concernaient des blocages de carrière, notamment des échecs répétés aux examens de promotion. Plusieurs d’entre eux faisaient déjà l’objet de procédures disciplinaires pour manquements au devoir militaire.

Cependant, des sources concordantes affirment que les arrestations sont directement liées à une tentative de coup d’État avortée, qui devait avoir lieu le 1er octobre, jour du 65e anniversaire de l’indépendance du Nigeria. Les services de renseignement auraient intercepté des communications et plans logistiques visant à attaquer le cortège présidentiel lors du défilé national. L’événement a finalement été annulé à la dernière minute, sur recommandation du Conseiller national à la sécurité et des chefs d’état-major, après confirmation de la menace.

Le Nigeria, première puissance économique d’Afrique, porte encore les cicatrices d’une histoire marquée par cinq coups d’État réussis depuis 1960. Cette nouvelle affaire survient dans un climat de tensions économiques et sociales, marqué par la flambée des prix, la recrudescence de l’insécurité et un mécontentement grandissant dans les rangs militaires. La présidence n’a pas encore réagi publiquement.