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SCANDALE

Corruption en Ouganda: au moins 26 ministres risquent des poursuites judiciaires

Environ un tiers du gouvernement ougandais et des dizaines de parlementaires «risquent des poursuites pénales» dans un scandale de corruption qui suscite un tollé dans ce pays d'Afrique de l'Est, a déclaré jeudi 20 avril un porte-parole du gouvernement.

Credit Photo : PRU.
Credit Photo : PRU.

Yoweri Museveni, président de la République d'Ouganda.

Mercredi, une troisième ministre a été arrêtée dans cette affaire sur le détournement de 14.500 plaques de tôle destinées à la construction de logements à bas prix dans la région pauvre de Karamoja.

«Sans précédent dans l'histoire»

Pas moins de 26 membres du gouvernement (qui compte 82 ministres et ministres d'État), parmi lesquels le vice-président et le premier ministre, «risquent des poursuites pénales pour corruption», a déclaré à l'AFP un porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo. Une trentaine de parlementaires sont également visés dans cette affaire, a-t-il ajouté. Selon la police, outre cette trentaine de législateurs, la présidente du parlement est aussi concernée. «C'est sans précédent dans l'histoire de l'administration du NRM», le Mouvement de résistance nationale, le parti au pouvoir depuis 1986, a souligné Ofwono Opondo. «Tous les dits ministres et parlementaires sont liés au détournement des plaques de tôle destinées au Karamoja et, conformément aux instructions du président, tous doivent être traduits en justice et répondrent aux accusations s'ils sont jugés coupables», a-t-il ajouté.

Une corruption endémique

Ce mercredi, la ministre d'État aux Affaires du Karamoja, Agnès Nandutu, a été placée en détention provisoire dans l'attente de sa comparution devant un tribunal le 3 mai. La ministre aux Affaires du Karamoja, Mary Goretti Kitutu, et le ministre d'État en charge des Finances, Amos Lugoloobi, ont déjà comparu devant la justice et été libérés sous caution. Cette affaire a suscité un tollé dans ce pays d'Afrique de l'Est où la corruption est endémique et les poursuites rares. Le président Yoweri Museveni, qui gouverne le pays d'une main de fer depuis 1986, a personnellement assuré que «toutes les personnes impliquées seront traitées de manière appropriée».

Située dans le nord-est de l'Ouganda, aux frontières du Kenya et du Soudan du Sud, la région du Karamoja est la plus pauvre du pays. Catastrophes naturelles (sécheresse, inondations, glissements de terrain), invasions de criquets et de chenilles légionnaires ainsi que d'incessants vols de bétail ont plongé une grande partie de ses habitants dans la faim. Lors de l'arrestation de Mary Goretti Kitutu, le chef de l'opposition ougandaise, Bobi Wine, avait dénoncé un «écran de fumée», accusant le gouvernement de Yoweri Museveni de bien pire.

LSI AFRICA

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