RDC : au moins 20 morts dans une attaque des ADF dans le Nord-Kivu

Une nouvelle attaque meurtrière attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) a fait au moins 20 morts dans la nuit de vendredi à samedi dans le territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont rapporté samedi plusieurs sources sécuritaires et locales.

Selon des témoignages recueillis par LSI AFRICA et confirmés par des sources militaires sur place, les assaillants ont investi le village de Byambwe aux premières heures de la nuit, ouvrant le feu sur les habitants, pillant des biens et incendiant une vingtaine de maisons. Un centre de santé local a également été attaqué avant que les rebelles ne poursuivent leur incursion dans le village voisin de Mabiango, où des pertes humaines et matérielles supplémentaires ont été signalées. « Le bilan est encore provisoire, mais nous avons recensé au moins 20 corps ce matin », a déclaré un officier des Forces armées de la RDC (FARDC), précisant que des recherches se poursuivent pour retrouver plusieurs personnes portées disparues depuis l’assaut.

Cette attaque s’inscrit dans une série d’exactions attribuées aux ADF ces dernières semaines. Depuis juillet, les rebelles — affiliés au groupe État islamique (EI) selon les Nations unies — multiplient les raids sanglants dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, ciblant majoritairement des populations civiles. Entre le 9 et le 16 août derniers, au moins 52 personnes ont été tuées dans les territoires de Beni et de Lubero, d’après les chiffres communiqués par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).

Nés dans les années 1990 en Ouganda à partir de plusieurs mouvements d’opposition islamistes, les ADF ont depuis déplacé leur base d’opérations vers l’est de la RDC, où ils sont désormais considérés comme l’un des groupes armés les plus violents de la région. Malgré les opérations conjointes lancées en 2021 par les armées congolaise et ougandaise pour les neutraliser, les rebelles continuent de mener des actions meurtrières, souvent dans des zones difficilement accessibles.

Le gouvernement congolais, qui a instauré l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021 pour tenter d’enrayer l’insécurité, se heurte à la résilience de ces groupes armés. Cette nouvelle attaque vient rappeler la fragilité persistante de la situation sécuritaire dans la région, en dépit des efforts militaires et diplomatiques déployés.