Félix Tshisekedi promet des sanctions contre les exportateurs frauduleux de cobalt

La République démocratique du Congo bannira définitivement les exportateurs de cobalt qui violeront son nouveau système de quotas, a averti le président Félix Tshisekedi, alors que le premier producteur mondial de ce minerai stratégique renforce ses contrôles pour lutter contre la fraude et stabiliser les prix.

Le Congo, qui représente environ 70 % de la production mondiale de cobalt, avait suspendu ses exportations en février après que les prix de ce métal, essentiel à la fabrication des batteries électriques, ont atteint leur plus bas niveau en neuf ans.

Un système de quotas basé sur les exportations historiques remplacera cette interdiction à partir du 16 octobre, a précisé en septembre l’Autorité congolaise de régulation des minerais (ARECOMS). Les exploitants miniers seront autorisés à exporter jusqu’à 18 125 tonnes de cobalt d’ici la fin de 2025, avec des plafonds fixés à 96 600 tonnes pour 2026 et 2027. Selon le compte rendu du conseil des ministres de vendredi, consulté par Reuters, M. Tshisekedi prévoit d’imposer des « sanctions exemplaires », pouvant aller jusqu’à l’exclusion définitive du dispositif, contre toute entreprise contrevenant au système.

Seule l’ARECOMS est habilitée à délivrer et à révoquer les quotas d’exportation, ainsi qu’à statuer sur leur attribution, précise le document. L’interdiction d’exporter, prolongée en juin, avait déjà conduit les groupes Glencore et CMOC à déclarer des cas de force majeure. Si Glencore, deuxième producteur mondial, soutient le principe de quotas, le chinois CMOC, premier producteur, s’y oppose.

Lors de la réunion, M. Tshisekedi a affirmé que le gel des exportations avait permis une hausse de 92 % des prix du cobalt depuis mars, qualifiant le nouveau système de « levier stratégique » après des années de « pratiques prédatrices ».

Cette décision intervient sur fond de guerre dans l’est du Congo, riche en minerais, où les combats entre l’armée et les rebelles du M23 continuent de déstabiliser la région. Les efforts diplomatiques menés sous l’égide des États-Unis ont de nouveau échoué vendredi, le Congo et le Rwanda n’ayant pas réussi à s’accorder sur le cadre de coopération économique régionale.