L'opposition fragmentée en Côte d’Ivoire : Affi, Thiam boycottent, Blé Goudé et Simone Gbagbo présents

À moins quatre mois du scrutin présidentiel du 25 octobre, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti au pouvoir, doit rencontrer ce mercredi 16 juillet la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), au siège du Mouvement des Générations Capables (MGC) à la Riviera Golf. Une initiative saluée dans le pays comme une ouverture politique dans un climat de méfiance, mais qui s’annonce déjà partiellement plombée par des absences.

Selon nos informations, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, ainsi que le PDCI, ont décidé de boycotter la rencontre. Ce désengagement volontaire, présenté comme un refus de cautionner une « mise en scène » du pouvoir, constitue une nouvelle illustration de la stratégie de la chaise vide. Une posture qui, si elle peut parfois s’inscrire dans une logique de dénonciation, s’est souvent révélée contre-productive dans l’histoire politique récente du pays. Le cas du président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, qui n’a pas remis les pieds en Côte d’Ivoire depuis février, interpelle. Son éloignement apparait comme une stratégie assumée de retrait, voire de démission politique, à moins de quatre mois une échéance cruciale. Autre grand absent : Pascal Affi N’Guessan, qui, selon nos informations, aurait également décidé de ne pas participer à la rencontre.

En Côte d’Ivoire, ce choix de la politique de la chaise vide avait fragilisé l’opposition en 2020, lorsqu’elle avait appelé au boycott du scrutin présidentiel, laissant au RHDP le champ libre pour asseoir sa légitimité dans les urnes. Au Bénin encore Guinée ou encore au Togo, des boycotts ont souvent conduit à une marginalisation institutionnelle des partis d’opposition et à un affaiblissement durable de leur poids politique.

Simone Gbagbo et Blé Goudé assument

L’ancienne première Dame de la Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, elle, participera bel et bien à la rencontre. En coulisses, elle ne cache pas son exaspération face à ce qu’elle considère comme une incohérence stratégique. « On ne peut pas dénoncer l’absence de dialogue et refuser de s’asseoir à la table quand l’occasion se présente ou lorsque le pouvoir tend la main », souffle une source qui rapporte les propos de l’ex-épouse de Laurent Gbagbo. Selon nos informations, le COJEP de Charles Blé Goudé sera présent à la rencontre mercredi, actant ainsi sa rupture avec la stratégie de la chaise vide.  

La fragmentation au sein de la CAP-CI risque de compromettre la possibilité d’un front commun dans les discussions à venir avec le pouvoir ivoirien. Une posture qui pourrait se retourner contre elle à l’approche du scrutin du 25 octobre.