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Juntes au Sahel : promesses trahies, violence aggravée
Dans un reportage publié en septembre 2025 par Le Monde diplomatique, la chercheuse Nina Wilén dresse un constat sévère : loin de ramener la stabilité, les juntes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont prolongé l’instabilité et aggravé la crise sécuritaire. Entre isolement régional, montée en puissance des groupes djihadistes et absence de perspectives politiques, le Sahel s’enfonce dans une impasse dont la population civile paie le prix fort.
- Sécurité

Crédit Photo : AFP.
Présentés à l’origine comme des régimes provisoires, les pouvoirs militaires en place se sont enracinés. Au Mali, les scrutins ont été repoussés à plusieurs reprises. Au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré gouverne sans feuille de route claire vers un retour à l’ordre constitutionnel. Au Niger, la junte issue du coup d’État de 2023 s’est installée dans la durée. Selon Nina Wilén, ces régimes ont « normalisé l’état d’exception », éloignant toute perspective de gouvernance civile.
Un bilan sécuritaire accablant
La promesse centrale des putschistes — ramener la sécurité — reste lettre morte. Les chiffres cités par Le Monde diplomatique sont édifiants : plus de 3 000 attaques armées recensées entre 2021 et 2024, une violence concentrée dans la zone frontalière Mali–Burkina Faso–Niger. AQMI, l’EIGS et leurs affiliés continuent d’étendre leur emprise, malgré les alliances militaires nouées avec de nouveaux partenaires. Les déplacements de population dépassent désormais les cinq millions de personnes, dans une région où écoles, marchés et villages deviennent régulièrement des cibles.
L’isolement politique et le basculement géopolitique
Le retrait du Groupe des États du Sahel (AES) de la CEDEAO en juillet 2025 a marqué un tournant. Cet isolement pousse Bamako, Ouagadougou et Niamey à rechercher de nouveaux appuis, notamment auprès de la Russie, de la Turquie et des pays du Golfe. Une recomposition qui se fait au détriment des partenaires traditionnels européens, et qui illustre la perte d’influence française dans son ancien pré carré. Mais ce réalignement n’a pas apporté la stabilité promise.
Une économie fragilisée, un terrain propice aux trafics
À l’échec sécuritaire s’ajoute la faillite économique. L’incapacité des États à contrôler leurs frontières nourrit un système parallèle où prospèrent contrebande, narcotrafic et exploitation illégale des ressources. Ce « terreau idéal pour la criminalité transnationale », comme le souligne Wilén, affaiblit encore un peu plus les institutions et compromet les chances de relance.
Des populations prises au piège
Le constat dressé par Nina Wilén est sans appel : la militarisation du pouvoir n’a pas protégé les civils. Bien au contraire, « l’escalade mortelle » s’est accentuée depuis l’arrivée des juntes, avec des millions de déplacés et une insécurité chronique qui menace désormais de s’étendre vers le golfe de Guinée. Lire l'intégralité sur https://www.monde-diplomatique.fr/2025/09/WILEN/68730
LSI AFRICA avec Le Monde Diplomatique
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