Réforme de l’exécutif au Sénégal : Diomaye Faye renforce les pouvoirs d’Ousmane Sonko

Le président Bassirou Diomaye Faye a entériné une profonde refonte de l’organisation gouvernementale, confirmant sa volonté de bâtir un exécutif moins centralisé et mieux structuré. Le décret signé avec le Premier ministre Ousmane Sonko redéfinit le rôle de la Primature, qui devient désormais un véritable centre de pilotage stratégique, destiné à fluidifier la décision publique et à renforcer la cohérence d’ensemble de l’action gouvernementale. Cette réforme matérialise une orientation exprimée dès les premiers mois du mandat : doter le Sénégal d’une administration plus robuste, capable d’accompagner les ambitions d’un État souverain et performant. Le texte insiste sur la nécessité de moderniser les circuits institutionnels, de corriger les faiblesses de l’architecture précédente et d’adapter les structures à des exigences plus élevées de coordination, d’exécution et d’évaluation.

La Primature occupe désormais une place centrale. Au-delà de son rôle traditionnel de coordination, elle devient le lieu d’impulsion politique où se préparent les grandes décisions et où s’arbitrent les priorités. Un Directeur de cabinet adjoint est créé pour accélérer la gestion des dossiers stratégiques, tandis que le porte-parole du gouvernement est désormais rattaché directement au Premier ministre afin de garantir une communication cohérente et maîtrisée. La réorganisation interne renforce la production analytique, la qualité des notes stratégiques et la capacité d’anticipation de l’exécutif.

Trois nouvelles entités techniques symbolisent ce changement de culture administrative. L’Inspection des services de la Primature aura compétence pour auditer la régularité administrative et financière, superviser les transitions de service et s’assurer de l’application des directives. La Cellule d’orientation et de suivi des réformes devient l’outil central de cohérence interministérielle et de suivi technique des projets. Quant à la Cellule de préparation du Conseil des ministres, elle professionnalise la chaîne décisionnelle en harmonisant les dossiers soumis au chef de l’État et en garantissant la conformité juridique des textes. Le Secrétariat général du gouvernement voit également son rôle consolidé. Il devra encadrer l’agenda législatif, sécuriser juridiquement les décisions réglementaires et maintenir un lien constant avec les institutions de la République. Ce renforcement vise à améliorer la qualité normative et à instaurer une rigueur accrue dans la production et le suivi des actes gouvernementaux.

En adoptant cette nouvelle organisation, Bassirou Diomaye Faye marque une rupture nette avec la logique d’hypercentralisation du pouvoir. La Primature acquiert des outils, une autonomie et une visibilité qui permettront au Premier ministre Ousmane Sonko d’assumer pleinement sa fonction. Cette architecture traduit une philosophie claire : l’efficacité de l’État repose moins sur la concentration des pouvoirs que sur la solidité des institutions et la précision des mécanismes administratifs