Sénégal : l’État écarte la nationalisation du champ gazier Yakaar-Teranga

Le gouvernement sénégalais a tenu à clarifier sa position sur l’avenir du champ gazier offshore Yakaar-Teranga, après des déclarations ayant suscité des interrogations sur une possible nationalisation du projet. Jeudi, le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines a indiqué que la stratégie de l’État ne prévoyait pas la nationalisation de ce gisement, actuellement opéré par la société américaine Kosmos Energy. Cette mise au point intervient deux jours après les propos du ministre de l’Énergie, Birame Souleye Diop, qui avait évoqué la volonté des autorités de reprendre le contrôle du projet et d’en confier le développement à la société nationale Petrosen, détentrice de 10 % des parts, contre 90 % pour Kosmos. Ces déclarations avaient été interprétées comme un signal en faveur d’une reprise en main directe par l’État.

Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, le ministère a précisé que Kosmos restait un partenaire stratégique du Sénégal et que l’approche retenue consistait à accompagner un transfert ordonné de la licence à l’État à l’issue de sa période de validité. La licence d’exploitation du champ Yakaar-Teranga arrive à échéance en juillet 2026, date à laquelle elle devrait revenir au Sénégal, conformément aux dispositions contractuelles. Kosmos Energy, devenu opérateur du projet en 2023 après le retrait du groupe BP, a confirmé cette orientation. Dans un communiqué, l’entreprise explique travailler depuis plusieurs mois avec Petrosen pour identifier un partenaire capable de soutenir un développement économiquement viable du champ. En l’absence d’un nouvel investisseur, Kosmos se dit prêt à coopérer avec la société nationale pour organiser le retour de la licence à l’État sénégalais, avant ou à l’échéance prévue.

Le projet Yakaar-Teranga, considéré comme stratégique pour l’avenir gazier du Sénégal, n’a pour l’heure pas connu d’avancée décisive sur son plan de développement, malgré les démarches engagées par les opérateurs. Les autorités sénégalaises assurent toutefois vouloir privilégier une transition maîtrisée, dans un cadre partenarial, afin de préserver les intérêts de l’État et la crédibilité du pays auprès des investisseurs internationaux.