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HYDROCARBURES

Le Sénégal devient producteur d’hydrocarbures, des milliards de dollars attendus

Sur la scène énergétique, il va falloir compter un peu plus avec le Sénégal. Neuf ans après la découverte du gisement gazier de la Tortue, et après quelques retards, le projet Sangomar voit enfin le jour et devrait augmenter considérablement la production de pétrole du pays, qui jusqu’à aujourd’hui se limitait à la raffinerie de pétrole installée à Mbao, dans la presqu’île du Cap-Vert, à proximité de la capitale, Dakar, en 1963.

 

Crédit Photo : PRS
Crédit Photo : PRS

Diomaye Faye

Même si cette production, destinée autant à l’exportation qu’à usage domestique est loin d’atteindre les niveaux des géants comme le Nigeria ou l’Angola, ce sont bien des revenus en milliards de dollars qui sont ainsi attendus, en plus de modifier radicalement le paysage économique du pays.

100.000 barils par jour

C’est la compagnie australienne Woodside Energy qui opère le champ avec la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) qui a annoncé ce mardi l’entrée dans le cercle des pays producteurs d’hydrocarbures et le début de l’extraction de pétrole. « Woodside a procédé à la première extraction de pétrole du champ de Sangomar, menant à bien la livraison du premier projet pétrolier offshore du pays », a indiqué la compagnie dans un communiqué. Le champ en eaux profondes, à environ 100 km au sud de Dakar, contient du pétrole et du gaz, et vise une production de 100.000 barils par jour.

Un jour historique pour le Sénégal

Avec le début de l’extraction, c’est une nouvelle ère qui devrait commencer, « non seulement pour l’industrie et l’économie de notre pays, mais surtout pour notre peuple », a dit le directeur général de Petrosen Exploration et Production, Thierno Ly, dans le communiqué de Woodside. La patronne de la compagnie australienne, Meg O’Neill, parle quant à elle de « jour historique pour le Sénégal et pour Woodside ». De fait, cette première extraction de Sangomar précède l’entrée en production d’un autre projet, celui du gisement gazier transfrontalier de la Tortue, à la frontière avec la Mauritanie. Développé par le Britannique BP avec l’américain Kosmos Energy qui a découvert le gisement en 2015, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), cet autre projet devrait produire environ 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an. La production pourrait y débuter au troisième trimestre 2024.

La malédiction du pétrole

La découverte de vastes gisements de pétrole et de gaz dans l’Atlantique depuis 2014 avait soulevé des espoirs considérables dans ce pays moins avancé (PMA), selon la liste du Comité des politiques de développement (CPD) de l’ONU. Les revenus attendus du gaz et du pétrole sont chiffrés par Petrosen à une moyenne annuelle de plus d’un milliard d’euros sur une période de trente ans. Mais cette découverte a aussi suscité la crainte que le pays ne connaisse comme d’autres la « malédiction » du pétrole, avec une manne alimentant la corruption sans profiter à la population. Le Sénégal revendique avec force l’exploitation de ses ressources en gaz et en pétrole face aux efforts d’une partie de la communauté internationale pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.

Revoir les contrats

La production à venir de gaz et de pétrole, plusieurs fois reportée, a été un thème majeur de la récente campagne présidentielle qui a vu la victoire du candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye, se réclamant d’un souverainisme et d’un panafricanisme de gauche. Son camp a fait campagne sur la promesse de revoir ou renégocier les accords pétroliers et gaziers, miniers ou de pêche passés par l’ancienne administration et jugés défavorables au Sénégal. Le nouveau président investi en avril a annoncé parmi ses premières mesures un audit du secteur minier, gazier et pétrolier. Le Premier ministre et ancien mentor du président Faye, Ousmane Sonko, a réaffirmé au cours du week-end la volonté de revoir les contrats.

LSI AFRICA avec AFP.

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