Togo : arrestation de l’ancienne ministre des Armées Marguerite Gnakadé

Lomé a été le théâtre d’une opération spectaculaire ce mercredi 17 septembre. Des hommes armés et cagoulés ont fait irruption au domicile de Marguerite Essossimna Gnakadé, ancienne ministre des Armées, belle-sœur du président Togolais, dans le quartier Tokoin-Solidarité, avant de l’emmener vers une destination encore inconnue. Selon plusieurs sources concordantes, le périmètre avait été placé sous haute surveillance dès les premières heures de la matinée, avec un déploiement massif des forces de sécurité.

L’ex-ministre avait publiquement soutenu les récentes mobilisations qui ont secoué le pays, appelant les Togolais à « vaincre la peur » et à occuper l’espace public pour réclamer le départ du président Faure Gnassingbé. Son message avait été d’autant plus remarqué qu’elle fut la première femme à diriger le ministère des Armées.

Aucune explication officielle n’a été donnée pour justifier son interpellation, mais des sources proches du pouvoir évoquent des soupçons de complot impliquant des acteurs étrangers, des financements venus d’Europe et la découverte de caches d’armes à Lomé. Ces éléments, pour l’heure non confirmés, alimentent de nombreuses spéculations.

Depuis son départ du gouvernement, Marguerite Gnakadé s’était imposée comme une voix critique, multipliant les déclarations contre la gouvernance en place. Fin juillet, elle dénonçait publiquement l’endettement croissant du pays, qu’elle jugeait dangereux pour les générations futures. Son arrestation rappelle le sort réservé à d’autres personnalités jadis influentes et tombées en disgrâce, comme Kpatcha Gnassingbé ou le général Félix Kadanga, accusés eux aussi d’avoir conspiré contre le régime.