Le Zimbabwe suspend les importations de maïs pour protéger ses producteurs

Une amélioration des précipitations a permis d'augmenter les rendements et d'inverser la forte baisse enregistrée l'année dernière, lorsque la sécheresse provoquée par El Niño avait contraint le pays à recourir aux importations, y compris de maïs génétiquement modifié. « Nous évaluons la situation chaque jour. Nous devons protéger les achats locaux réalisés auprès de nos agriculteurs », a indiqué Obert Jiri, secrétaire permanent au ministère de l'Agriculture, à l'agence Reuters.

Le Zimbabwe, qui consomme environ 1,8 million de tonnes de maïs par an, avait vu sa production chuter à environ 800 000 tonnes en 2023/2024, contre 2,3 millions de tonnes deux ans plus tôt. Cette crise avait poussé le gouvernement de l'Afrique australe à lever temporairement les restrictions à l'importation afin d'atténuer les pénuries alimentaires.

Obert Jiri a précisé que la reprise de cette année, combinée à des programmes d'appui public tels que le dispositif Pfumvudza destiné aux petits exploitants, a permis au pays de constituer des stocks suffisants. L'analyste indépendant Paul Chidziva a toutefois averti que le secteur agricole zimbabwéen -- qui emploie environ 70 % de la population -- reste vulnérable aux sécheresses et autres phénomènes climatiques extrêmes aggravés par le changement climatique.

Le gouvernement encourage la culture de plantes résistantes à la sécheresse, telles que le sorgho et le millet. Selon Obert Jiri, l'excédent actuel offre une occasion rare de renforcer la sécurité alimentaire et de réduire la dépendance aux importations. En 2020, le Zimbabwe avait dépensé 300 millions de dollars en devises étrangères, pourtant rares, pour importer du maïs, alors que des sécheresses successives avaient plongé plus de la moitié de la population dans le besoin d'une aide alimentaire.