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TERRORISME

Relocalisation d’AFRICOM : Washington mise sur le Maroc

Le commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM) pourrait bientôt quitter l’Europe pour s’installer à Kénitra, au Maroc. Une relocalisation stratégique, portée par le général Michael Langley, qui ferait du royaume chérifien le pivot de la politique sécuritaire américaine sur le continent, en particulier dans un Sahel en proie au chaos.

 

Crédit Photo : US/ Rabat
Crédit Photo : US/ Rabat

L’administration américaine envisage de transférer le siège du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) de Stuttgart, en Allemagne, à Kénitra, au Maroc. L’annonce a été formulée par le général Michael Langley lors d’une audition devant le House Armed Services Committee sur les enjeux sécuritaires au Moyen-Orient et en Afrique. Le général a justifié cette proposition par le rôle de plus en plus central joué par le Maroc dans la stabilité régionale, particulièrement dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Il a qualifié le royaume chérifien de « partenaire le plus fiable du continent africain », en soulignant que cette relocalisation permettrait une gestion plus efficace des ressources et une meilleure coordination opérationnelle sur le terrain.

Un changement de paradigme géopolitique

Ce projet s’inscrit dans un contexte de recomposition des alliances en Afrique, où la présence militaire et diplomatique de la Russie ne cesse de croître. Washington tente désormais de renforcer ses partenariats stratégiques, notamment avec Rabat, pour reprendre pied dans une région confrontée à une instabilité chronique. Le Maroc, déjà acteur clé dans la coopération sécuritaire avec les États-Unis, pourrait devenir un hub militaire américain en Afrique, offrant une plateforme logistique et stratégique à proximité des zones critiques du Sahel.

Une idée ancienne relancée

Le transfert d’AFRICOM n’est pas une idée nouvelle. Sous l’administration Trump, le général Langley avait déjà exprimé le souhait de rapprocher le commandement de son terrain d’action. D’autres sites avaient été évoqués – en Espagne ou en Tunisie – mais sans suite concrète. Cette fois, l’option marocaine semble recueillir un consensus plus solide, dans un contexte où la menace djihadiste s’intensifie, notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso.

Depuis sa création en 2007, AFRICOM est basé à Stuttgart. Initialement, le président George W. Bush souhaitait une implantation sur le continent africain, mais la diversité des régimes politiques et la complexité logistique ont dissuadé Washington. La mort de soldats américains au Niger en 2017 a renforcé la prudence du Pentagone, qui a préféré maintenir son quartier général en Europe, jugé plus sûr et stable. Si cette relocalisation se concrétise, elle marquera un tournant majeur dans la politique africaine des États-Unis. Elle traduirait une volonté claire de contrer les influences concurrentes – russes et chinoises notamment – perçues comme motivées davantage par l’exploitation des ressources minières que par la sécurisation des populations civiles.

Notons que l’administration américaine a annoncé la nomination de deux hauts gradés à la tête d’AFRICOM : le général David Anderson, premier officier de l’Air Force à ce poste, et le général Brad Cooper, qui occupera les fonctions de chef des opérations centrales.

LSI AFRICA

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