Les États-Unis suspendent les visas pour les Burundais

Les États-Unis ont annoncé, lundi 4 août, la suspension temporaire de la délivrance de visas aux ressortissants burundais. L’information a été communiquée par l’ambassade américaine à Bujumbura, qui évoque des « violations répétées » des règles migratoires. Cette mesure intervient dans le cadre des politiques migratoires initiées sous la présidence de Donald Trump, qui avait déjà imposé en juin une interdiction partielle de voyage à des ressortissants de sept pays, dont le Burundi. Douze autres États, parmi lesquels la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, la Somalie et le Soudan, sont soumis à une interdiction totale d’entrée sur le sol américain.

Dans un communiqué diffusé sur le réseau X, l’ambassade a rappelé que « le respect des règles en matière de visa n’est pas seulement une affaire personnelle, c’est aussi une affaire nationale ». Elle a ajouté : « Malheureusement, en raison de violations répétées, les visas américains pour les Burundais sont temporairement suspendus. Respectons les règles, car les actes d’une seule personne peuvent fermer des portes à toute une nation. »

Si l’ambassade n’a pas précisé la nature exacte de ces violations, un rapport officiel publié en 2024 indiquait que 15 % des ressortissants burundais en possession d’un visa américain avaient dépassé la durée autorisée de leur séjour, un taux bien supérieur à celui d’autres pays, comme le Japon (0,15 %) mais inférieur à celui du Tchad (49 %). Selon une source gouvernementale burundaise, qui a requis l’anonymat car non autorisée à s’exprimer publiquement, des discussions sont en cours avec Washington pour tenter de lever la mesure. En juin déjà, les visas américains pour les Burundais avaient été suspendus pour les étudiants et les visites médicales.

Les restrictions imposées par les États-Unis sont motivées, dans certains cas comme la Somalie et le Soudan, par l’absence d’« autorités centrales compétentes » pour délivrer des documents fiables et mener des contrôles, et dans d’autres par une probabilité jugée élevée de dépassement de la durée de séjour autorisée.