CLARIFICATION
Accra accepte les migrants renvoyés des États-Unis mais refuse d’endosser la stratégie de Trump
La décision du Ghana d'accueillir des Africains de l'Ouest expulsés des États-Unis ne constitue en aucun cas un soutien à la politique migratoire du président Donald Trump, a déclaré lundi le ministre ghanéen des Affaires étrangères, précisant que le pays ne reçoit aucune contrepartie en retour.
- Société

Crédit PHOTO : DT
John M. Dramani
La semaine dernière, le président John Dramani Mahama avait annoncé que le Ghana avait accepté d'accueillir un nombre indéterminé de personnes expulsées, après une demande de Washington visant à prendre en charge des "ressortissants de pays tiers". Selon Mahama, 14 personnes étaient déjà arrivées, parmi lesquelles des Nigérians et un Gambien.
Samedi, un juge américain a estimé que l'administration Trump semblait avoir délibérément contourné les lois sur l'immigration en procédant à ces expulsions vers le Ghana. Lors d'une conférence de presse lundi, le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a expliqué que la décision d'Accra était "fondée uniquement sur des principes humanitaires et une empathie panafricaine", ajoutant que les expulsés concernés étaient détenus aux États-Unis et risquaient d'être renvoyés dans des pays où leur sécurité n'était pas assurée. « Il ne faut pas interpréter cela comme un soutien à la politique migratoire de l'administration Trump », a-t-il souligné.
L'accord n'est « pas transactionnel » et le Ghana « n'a reçu et ne recherche aucune compensation financière ou avantage matériel dans le cadre de cet accord », a-t-il ajouté. Les personnes expulsées seront soumises à un contrôle par les autorités ghanéennes afin de s'assurer qu'aucun « criminel endurci » n'entre sur le territoire, a-t-il précisé. Ces expulsions s'inscrivent dans la stratégie du président Trump visant à envoyer les migrants vers des « pays tiers » pour accélérer leur renvoi et inciter ceux qui sont aux États-Unis en situation irrégulière à quitter le pays.
La semaine dernière, des parlementaires de l'opposition au Ghana ont demandé la suspension de l'accord avec les États-Unis, estimant qu'il aurait dû être approuvé par le parlement. Lundi, M. Ablakwa a indiqué qu'il s'agissait d'un protocole d'accord ne nécessitant pas l'approbation du parlement, mais que les députés pourraient l'examiner s'il devait être transformé en accord formel.
LSI AFRICA avec Reuters.
Commentaires
Vous souhaitez pouvoir ajouter un commentaire à l'article Accra accepte les migrants renvoyés des États-Unis mais refuse d’endosser la stratégie de Trump, ou faire profiter de votre expérience avec les internautes, ajoutez votre commentaire il sera mis en ligne après validation par notre équipe
Votre commentaire a bien été prise en compte, notre équipe vous envoi un mail de confirmation une fois mis en ligne.
Votre commentaire est en attente de modération. Voir votre commentaire