Le Nigeria importe des vaches danoises pour réduire sa dépendance laitière

Le Nigeria s’engage dans une ambitieuse réforme de sa filière laitière, en important pour la première fois du bétail laitier en provenance du Danemark. Objectif affiché : doubler la production nationale de lait d’ici cinq ans et ainsi réduire une dépendance coûteuse aux importations. Chaque année, ce déficit pèse lourd dans la balance commerciale du pays, avec une facture estimée à 1,5 milliard de dollars.

Malgré un cheptel impressionnant — plus de 20 millions de têtes de bétail — la production locale de lait plafonne autour de 700 000 tonnes par an, loin derrière les besoins estimés à 1,6 million de tonnes. Résultat : près de 60 % de la consommation nationale est couverte par des importations, souvent onéreuses. Pour inverser la tendance, le gouvernement nigérian mise sur l’introduction de races à haut rendement venues du Danemark. Une ferme locale a déjà réceptionné plus de 200 génisses, inaugurant une nouvelle ère d’élevage intensif et structuré. Selon le ministre de l’Élevage, Idi Maiha, cette modernisation s’accompagne d’un effort sans précédent : huit nouvelles espèces de pâturages adaptées au climat local ont été introduites — une première depuis près d’un demi-siècle —, et une stratégie nationale sur les ressources génétiques animales a été lancée avec l’appui de la FAO.

« Nous ne partons pas de rien », insiste le ministre. « Avec un cheptel aussi vaste, nous avons les bases. Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est enclencher une transformation structurelle pour renforcer notre souveraineté alimentaire. »