La Russie reconnaît officiellement la présence de ses forces dans six pays africains

Dans une rare reconnaissance publique, la télévision d’État russe a confirmé que des unités militaires de Moscou opèrent désormais dans six pays africains, signe de l’ancrage croissant du Kremlin sur le continent. Face à l’isolement diplomatique provoqué par la guerre en Ukraine, la Russie multiplie en effet les partenariats sécuritaires en Afrique, où elle étend depuis plusieurs années son influence politique et militaire. Le reportage, diffusé dimanche, précise que « des officiers et soldats des forces armées russes opèrent déjà dans six pays ». Seul le Mali est cité nommément, mais des sources locales et diplomatiques font également état de déploiements au Burkina Faso, au Niger, en République centrafricaine, en Guinée équatoriale et en Libye, sans confirmation directe de Moscou.

La présence russe en Afrique est désormais structurée autour de l’Africa Corps, une unité du ministère russe de la Défense qui a succédé au groupe paramilitaire Wagner après la mort de Yevgueni Prigojine en 2023 et la réorganisation de ses réseaux. Plusieurs diplomates sahéliens avaient d’ailleurs indiqué à l’AFP, dès juin 2025, que l’Africa Corps reprenait progressivement l’ensemble des opérations laissées vacantes par Wagner.

Le reportage télévisé affirme que la majorité des soldats envoyés en Afrique sont des « vétérans de l’opération militaire spéciale », le terme utilisé par Moscou pour la guerre en Ukraine. Les images diffusées montrent une base russe présentée comme située au Mali, où apparaît un drapeau aux insignes rappelant les symboles de Wagner. D’autres séquences montrent des bombardiers, des hélicoptères et des véhicules blindés en action.

Officiellement, Moscou explique que ces déploiements visent à soutenir plusieurs gouvernements africains confrontés à des insurrections djihadistes. Mais cette mise en scène médiatique confirme surtout la volonté russe de pérenniser son implantation militaire sur le continent, en capitalisant sur la rupture entre les juntes sahéliennes et leurs anciens partenaires occidentaux.