RDC : la Banque centrale abaisse son taux directeur à 17,5 % pour stimuler l’économie

La Banque centrale du Congo (BCC) a annoncé une réduction significative de son taux directeur, passé de 25 % à 17,5 %, à l’issue d’une réunion de son comité de politique monétaire. Cette décision, rendue publique dans un communiqué, marque un tournant vers une politique monétaire plus souple après plusieurs mois de resserrement destiné à freiner l’inflation et stabiliser la monnaie nationale.

Selon le gouverneur André Wameso, cette baisse de 750 points de base traduit la volonté des autorités de favoriser l’accès au crédit pour les entreprises et les ménages. Le taux des facilités de prêt marginal a également été abaissé, de 30 % à 21,5 %, tandis que les coefficients de réserve obligatoire restent inchangés : 12 % pour les dépôts à vue et 0 % pour les dépôts à terme en monnaie nationale, contre 13 % et 12 % pour les dépôts en devises.

Le gouverneur a salué la récente appréciation du franc congolais, qu’il attribue à la rigueur de la politique monétaire appliquée depuis plusieurs mois. « L’appréciation observée sur le marché des changes est le fruit exclusif de la stratégie monétaire de la Banque centrale », a-t-il déclaré, soulignant que les interventions ciblées sur le marché des devises ont permis de restaurer la confiance et de contenir les pressions inflationnistes.

Ces mesures font suite à plusieurs mois de forte tension sur le marché des changes, marqués par un déséquilibre dans la constitution des réserves obligatoires. Fixées à un taux de change de référence trop bas, ces réserves ne couvraient plus suffisamment les dépôts en devises, entraînant un excédent de liquidités et une dépréciation rapide du franc.

Pour corriger cette situation, la BCC avait d’abord durci sa politique monétaire avant d’engager, ces dernières semaines, un assouplissement progressif, appuyé par des injections ponctuelles de devises afin de stabiliser le marché. « Tous les indicateurs montrent que le franc congolais continuera de se renforcer », a affirmé André Wameso, évoquant également une réorganisation du marché de change pour renforcer la transparence des opérations. La Banque centrale veut désormais concilier relance du crédit et stabilité financière, tout en consolidant la confiance des investisseurs.