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AFD

Centrafrique : la France accorde un prêt de 25 millions d’euros

La France a accordé à la République centrafricaine (RCA) un prêt budgétaire de 25 millions d’euros, soit environ 16,4 milliards de francs CFA, destiné à renforcer la capacité de l’État à répondre à ses obligations sociales et économiques. Ce financement, approuvé par l’Agence française de développement (AFD), marque une nouvelle étape dans le rapprochement entre Paris et Bangui, après plusieurs années de relations distantes

Crédit Photo : AFP.
Crédit Photo : AFP.

Emmanuel Macron et Faustin-Archange Touadera.

Le gouvernement centrafricain, confronté à un contexte budgétaire contraint, voit dans cet appui un souffle financier essentiel pour stabiliser ses comptes publics. Selon les termes de l’accord, la somme sera versée en deux phases : 15 millions d’euros dès la signature du protocole, puis 10 millions d’euros en fin 2025, à condition que la cinquième revue du programme avec le FMI soit approuvée. Ce financement vise à préserver la stabilité macroéconomique, tout en permettant à l’État de financer des dépenses sociales urgentes, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, et de résorber une partie des arriérés de salaires accumulés ces derniers mois.

Un signal politique d’apaisement et de confiance

Au-delà de sa portée économique, ce prêt traduit une volonté politique de rétablir un dialogue constructif entre la France et la Centrafrique. Depuis 2024, les deux pays s’efforcent de reconstruire une relation bilatérale sur la base d’un partenariat « d’égal à égal », dans le sillage de la feuille de route conjointe adoptée en avril dernier. Cette approche, jugée pragmatique, entend s’appuyer sur des priorités partagées : stabilité financière, appui institutionnel et renforcement du tissu social. « Ce soutien budgétaire illustre une relation repensée et tournée vers l’avenir », confie une source diplomatique à Bangui. « Paris cherche à renouer par l’économie, là où la coopération politique avait connu des turbulences. »

Pour Bangui, cet appui arrive à un moment critique. Les ressources fiscales demeurent limitées, la dépendance à l’aide extérieure reste forte, et la hausse des prix des produits de première nécessité met à mal le pouvoir d’achat des ménages. Ce financement devrait contribuer à soulager les finances publiques, mais aussi à rétablir la confiance des bailleurs internationaux, un enjeu clé pour attirer de nouveaux investissements. Selon plusieurs économistes centrafricains, cette injection de liquidités pourrait aussi stabiliser la trésorerie de l’État et favoriser la continuité des services publics, souvent paralysés par les tensions budgétaires.

Cette aide s’inscrit dans un contexte plus large de réorientation de la politique française en Afrique, marquée par la volonté d’adopter une posture moins verticale et davantage partenariale. À Bangui, le geste est perçu comme une main tendue, mais aussi comme un test de crédibilité pour une coopération en quête de rééquilibrage. Pour Hatem Chakroun, directeur de l’AFD à Bangui, il s’agit avant tout de « soutenir la relance économique du pays tout en répondant aux besoins immédiats des populations ». Mais sur le terrain, nombre d’observateurs estiment que la réussite de cette coopération dépendra avant tout de la capacité du gouvernement centrafricain à traduire cette aide en résultats concrets. En somme, ce prêt de 25 millions d’euros apparaît comme un acte de relance politique et financière, destiné à consolider une relation bilatérale fragilisée et à appuyer la reconstruction économique d’un pays encore à la recherche de stabilité.

LSI AFRICA

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