Niger: après les accusations du général Tiani, la Croix rouge quitte un pays en détresse

Dans un communiqué publié jeudi, le CICR a exprimé ses « profonds regrets » et a réaffirmé son engagement en faveur de l’impartialité et de la neutralité. « Pour remplir son mandat humanitaire de protection et d’assistance aux victimes de conflits armés, le CICR engage un dialogue oral ou écrit avec toutes les parties impliquées dans un conflit », a précisé l’organisation, ajoutant qu’elle ne fournit « jamais de soutien financier, logistique ou autre » à ces groupes.

Le chef de la junte nigérienne, le général Abdourahamane Tchiani, avait déclaré fin mai que le CICR avait été expulsé dès février, l’accusant d’avoir rencontré et collaboré avec des chefs insurgés islamistes. Le CICR affirme de son côté que ses demandes de clarification adressées aux autorités sont restées sans réponse. L’organisation a également confirmé avoir procédé à l’évacuation de l’ensemble de son personnel expatrié au début de l’année, à la demande du gouvernement nigérien, tout en se déclarant toujours disposée à reprendre le dialogue. « Notre priorité au Niger a toujours été d’aider les personnes les plus vulnérables, touchées par les conflits armés en cours, et de le faire avec transparence, indépendance, neutralité et impartialité », a déclaré Patrick Youssef, directeur régional du CICR.

Selon les Nations unies, environ 4,5 millions de personnes, soit 17 % de la population nigérienne, avaient besoin d’aide humanitaire en 2024 en raison d’une crise exacerbée par l’insécurité, les épidémies et les catastrophes naturelles. Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le Niger a progressivement rompu avec ses anciens partenaires occidentaux, expulsant les forces françaises et se rapprochant de la Russie, à l’image du Mali et du Burkina Faso voisins.