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POLÉMIQUE

Fatma Samoura, Ahmad Ahmad, « pousse-toi de là que j’m’y mette »

Jeudi 1er août, Fatma Samoura, Madame « Bons offices » de la FIFA s’installera au Caire, afin de procéder à un très large audit de la Confédération Africaine de Football, à la demande du Président de cette dernière, Ahmad Ahmad. Une mission de six mois au départ, renouvelable une fois, qui n’a pas reçu que des assentiments.

Crédit Photo: 360-Ma
Crédit Photo: 360-Ma

Fatma Samoura, Gianni Infantino et Ahmad Ahmad.

Le premier à avoir exprimé quelques doutes c’est le Nigérian Amaju Pinnick, président de la fédération de son pays. Le deuxième c’est Leodegar Tenga, ancien président de la fédération tanzanienne et membre du Comité exécutif de la CAF. Le troisième, c’est Musa Bility, ancien président de la fédération libérienne. Tout trois se sont interrogés sur la question de la conformité de cet accord FIFA/CAF avec les règles en vigueur dans les deux institutions. Ils étaient en accord avec le président de l’UEFA, Aleksander Čeferin. En terme politique on parlerait d’acte anticonstitutionnel.

Pinnick a été viré de son poste de 1er vice-président de la CAF le 18 juillet. Pour le remplacer, Ahmad Ahmad a nommé celui qui était le n°2 de la hiérarchie, le Congolais Constant Omari Selemani, trop content de cet avancement répondant au bon principe du « pousse-toi de là que j’m’y mette » ! Attendez, attendez, Omari ce n’était pas le grand qui distribuait, il y a quelques années des T-shirts à l’effigie du président Hayatou et de sa femme? Oui, oui. Il y en avait un autre dont la spécialité était les calendriers aux dimensions hors normes. Celui-là a disparu des radars. Il a connu quelques difficultés dans son pays. On a vu souvent ces derniers mois Constant Omari Selemani, qui a fait partie de la Commission des réformes de la FIFA, au côté de Gianni Infantino. Celui que certains ont surnommé dans son pays « l’homme moderne » passe pour s’accrocher. Cela fait déjà dix-sept ans qu’il est l’inamovible président de sa fédération.

Lâchant la place de n°2, Omari cède lui-même son fauteuil de n°2 au Marocain FouziLekjaa. C’est bizarre. Quelques jours auparavant ce dernier devait être entendu par la commission d’éthique de la CAF pour conduite « inadmissible » à l’endroit de l’arbitre éthiopien de la finale retour de la Coupe de la Confédération, le 26 mai dernier à Alexandrie qui opposait son club, la Renaissance Sportive de Berkane, au Zamalek (vainqueur aux tirs au but). Fouzi Lekjaa ne s’est pas présenté devant la-ditecommission, prétextant une indisposition gastrique. Résultat, il est promu n°2. Mais le Maroc est un pion très important dans le football africain d’aujourd’hui.

Et pour le remplacer Ahmad Ahmad a désigné le Sud-Africain, Dany Jordan. Ce dernier a toujours eu du mal à trouver sa place au sein de la CAF. Beaucoup lui reprochaient et lui reprochent encore son manque d’assistance à leur égard lorsqu’il était président du comité local d’organisation de la Coupe du monde dans son pays. Les rancunes sont souvent tenaces. Mais l’Afrique du Sud est un pays qui compte. Il fait partie des très rares capables d’organiser dans de très bonnes conditions une compétition continentale. Et avec le gonflement des équipes en présence, tant chez les hommes que chez les femmes, il va falloir pouvoir se garantir d’éventuelles défections tardives.

Autre victime après Pinnick de ce « tournez manège » un peu diabolique, le Libérien Musa Bility. La FIFA vient de le bannir de toute activité dans le football pour ces dix prochaines années. Le verdict aurait été pris au mois le 12 février mais seulement annoncé le 24 juillet. Deux jours auparavant, Bility avait annoncé qu’il allait saisir le TAS sur la venue de Fatma Samoura. Ah, oui, les fameuses lenteurs administratives ! 

Le Tanzanien Leodegar Tenga, lui, été battu lors des élections pour le Comité exécutif. Ancien international - il a disputé la CAN en 1980 au Nigeria – parfait connaisseur du métier de footballeur en Afrique, homme charmant, courtois, souriant, homme cultivé, il était une valeur sûre du Comité exécutif. Dehors ! Il avait déclaré que, peut-être, l’arrivée de Fatma Samoura n’était pas conforme. On ne discute pas une décision prise par le patron de la CAF et celui de la FIFA. C’est compris !
Trois anglophones rayés des cadres. Ce n’est peut-être pas la décision qui aura le moins de conséquences dans le football continental mais c’est une autre histoire.

L’heure est à la réorganisation de la CAF. Quand il s’agit d’une fédération, on parle d’un CONOR, comité de normalisation ; pour l’instance suprême du football africain, il faudra parler d’un COREOR, comité de réorganisation. Alors longue vie au COREOR. Six mois, sûr, douze mois, peut-être. A moins que…

LSI AFRICA avec Gérard DREYFUS

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